Cette étude cas-témoins se fonde sur l’analyse de données médicales de patients du Rochester Epidemiology Project aux États-Unis, de 1991 à 2015, avec 419 malades de Parkinson et 5 113 témoins. Les deux groupes ont été comparés (20 :1) selon le sexe et l’âge à l’apparition des symptômes. Les données géographiques et hydrologiques de 139 golfs (Minnesota et Wisconsin) et 224 services de distribution des eaux ont été collectées.
Les résultats montrent une corrélation forte (non linéaire) entre le risque de développer Parkinson et le fait d’habiter près d’un golf : vivre à moins d’un mile (1,6 km) d’un terrain présente un risque 126 % plus élevé qu’au-delà de 6 miles. Par ailleurs, le risque est près de deux fois plus élevé dans les zones de distribution d’eau potable dans lesquelles un golf se trouve par rapport à celles sans golf et il y est 49 % supérieur que dans les foyers qui se fournissent en eau par un puit privé. De plus, les zones de distribution d’eau qui comportent un golf et dont les eaux souterraines sont vulnérables (infiltration des eaux de surface et des polluants associés) représentent un risque 82 % plus élevé que dans les zones où les eaux ne le sont pas.
D’après les auteurs, ce phénomène serait lié aux pesticides utilisés pour traiter et embellir la pelouse des golfs qui contamineraient l’eau potable des foyers alentours. La contamination atmosphérique est aussi une cause plausible. Ces résultats corroborent des études précédentes2,3 qui avaient identifié une corrélation entre l’exposition à des pesticides et un risque accru de contracter Parkinson.
Malgré quelques limites – le lien de causalité n’est pas prouvé, l’exposition aux pesticides n’est pas quantifiée et d’autres facteurs de risque de Parkinson comme les traumas crâniens et la génétique n’ont pas été étudiés – cette étude soulève la question suivante : la pelouse impeccable d’un golf et sa facilité d’entretien valent-elles qu’on leur sacrifie la santé des riverains ?
2. Tanner CM, Kamel F, Ross GW, et al. Rotenone, paraquat, and Parkinson’s disease. Environ Health Perspect 2011;119(6):866-72.
3. Li S, Ritz B, Gong Y, et al. Proximity to residential and workplace pesticides application and the risk of progression of Parkinson’s diseases in Central California. Sci Total Environ 2023;864:160851.