Notre environnement urbain moderne – associé à une activité physique limitée et à de mauvaises habitudes alimentaires – a-t-il un impact sur l’expression de nos gènes ? Pour le déterminer, des chercheurs américains ont examiné les habitudes sportives et l’environnement urbain de 70 paires de vrais jumeaux américains (dont 52 paires de jumelles) âgés en moyenne de 50 ans, entre 2012 et 2015, puis entre 2018 et 2019. En parallèle, les scientifiques ont prélevé leurs cellules buccales, pour analyser leur marques épigénétiques – c’est-à-dire les facteurs qui modifient l’activité génétique de manière indépendante de la séquence d’ADN, comme la méthylation de ce dernier. Les différences épigénétiques entre paires de jumeaux particulièrement divergents en matière d’environnement urbain et d’activité physique ont ensuite été analysées suivant le sexe. L’intérêt de cette analyse est de se défaire de l’impact de la génétique et de l’éducation parentale, puisque les jumeaux étudiés sont de vrais jumeaux ayant grandi ensemble, mais vivant séparément. Selon l’environnement ou l’activité physique, plusieurs centaines de régions d’ADN portaient un niveau de méthylation significativement différent. Ainsi, entre les jumelles ayant une forte disparité d’activité physique (moins de 66 minutes par semaine versus plus de 266 minutes par semaine), les chercheurs ont identifié 80 portions d’ADN avec des méthylations différentes. Ces marques épigénétiques étaient corrélées à une différence de l’indice de masse corporelle (IMC) et du tour de taille.Les auteurs en déduisent que l’activité physique et l’environnement affectent plus le risque métabolique que la génétique, par le biais de mécanismes épigénétiques.

Références
Sci Rep 2022;12(1):20166. Duncan GE, Avery A, Thorson JL, et al. Epigenome-wide association study of physical activity and physiological parameters in discordant monozygotic twins. PMID : 36424439