La lombalgie chronique (qui dure plus de 3 mois) est la première cause d’invalidité avant 45 ans et la troisième cause tous âges confondus en France. Si les guidelines préconisent de rester physiquement actif, il n’existe pas de recommandation explicite concernant l’activité physique en prévention primaire. La marche, activité de loisir la plus pratiquée chez les adultes, serait-elle un bon candidat pour la prévention primaire de la lombalgie chronique ?
Des médecins norvégiens et danois ont cherché à déterminer l’association entre le volume et l’intensité de la marche quotidienne et le risque de lombalgie chronique. Ils ont mené une étude de cohorte populationnelle prospective, en se fondant sur les données de HUNT, une étude prospective norvégienne qui a mené des inclusions entre 2017 et 2019, avec un suivi jusqu’en 2021 - 2023. Dans cette étude, les participants (sans lombalgie à l'inclusion) portaient deux accéléromètres sur 7 jours, permettant de déterminer leur intensité (MET/mins) et leur volume (mins/jour) de marche quotidienne. Le critère de jugement principal était la lombalgie chronique auto-rapportée à 12 mois
L’étude a été publiée dans le JAMA Network. Sur 11 194 participants de 20 ans ou plus (âge moyen = 55,3 ans, écart-type = 15,1 ans, 58,6 % de femmes), après un suivi moyen de 4,2 ans, 1 659 (14,8 %) rapportaient une lombalgie chronique. Par rapport aux participants dont les données d’accéléromètres indiquaient moins de 78 minutes de marche par jour, ceux marchant 78 à 100 minutes par jour avaient un risk ratio (RR) de lombalgie chronique de 0,87 (IC95 % = [0,77 ; 0,98]), ceux marchant 101 à 124 minutes/jour avaient un RR de lombalgie chronique de 0,77 (IC95 % = [0,68 ; 0,87]) et ceux marchant 125 minutes/jour ou plus un RR de lombalgie chronique de 0,76 (IC95 % = [0,67 ; 0,87]). L’association ajustée entre l’intensité de marche quotidienne et la lombalgie était moins importante.
Ces résultats suggèrent que le volume et, en moindre mesure, l’intensité de la marche quotidienne sont inversement associés au risque de lombalgie chronique.