Un militaire d’une vingtaine d’années consulte pour une éruption au niveau des membres et du pli interfessier évoluant depuis une quinzaine de jours. Il revient d’un séjour de deux semaines dans la forêt tropicale, en Guyane française ; l’hygiène de vie y était dégradée (douche dans la crique) et il a effectué des marches quotidiennes durant cette mission.
Les lésions sont érythémateuses, papuleuses, prurigineuses avec un début de surinfection (fig. 1 et 2).

La miliaire sudorale (ou bourbouille, ou prickly heat) est due à une obstruction canalaire de l’épiderme moyen (corps muqueux de Malpighi) entraînant une rétention de sueur dans le derme et l’épiderme. Elle est très fréquente chez les nourrissons et les adultes vivant dans des régions chaudes et humides. L’excès de sueur engendre l’altération de l’évaporation de l’eau et la desquamation de la couche cornée. Il se forme des plaques de kératine qui obstruent les canaux sudoraux.

Cliniquement, les lésions sont de petites papules érythémateuses, très prurigineuses. En fonction du niveau d’obstruction du canal, trois types de miliaires sont à distinguer, cristalline, rouge et profonde :1,2

  • la miliaire cristalline correspond à une obstruction superficielle, transitoire, avec des lésions à type de vésicules, non prurigineuses, de résolution spontanée en quelques heures ;
  • la miliaire rouge est due à la rupture du canal sudoral qui obstrue les glandes sudorales dans la couche muqueuse de l’épiderme. Cette rétention intraépidermique est responsable d’une réaction inflammatoire locale importante se traduisant par des papulovésicules et des papulopustules. L’évolution est plus longue, avec une exfoliation de la peau en quelques jours ;
  • la miliaire profonde correspond à des papules blanchâtres diffuses, associées à de possibles signes généraux.

Le réflexe de grattage favorise les surinfections. Il existe également un risque d’évolution vers un eczéma.

Le traitement consiste à assécher la peau (application de froid, éviction de la chaleur et de la macération), ce qui permettra un assèchement de la peau et à appliquer des corticostéroïdes en topique, voire des antibiotiques locaux en cas d’infection.3

Références 
1. Aguissa Dicko A, Savané M, Guindo B, et al. Miliaire sudorale à l’hôpital de dermatologie de Bamako (Mali). Ann Dermatol Vénéréol-FMC. 2021:1(suppl 8):A256.
2. Lepelletier C. Coup de chaud sur la peau. Réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénéréologie 2018;277:56-7.
3. Guerra KC, Toncar A, Krishnamurthy K. Miliaria. In: StatPearls. StatPearls Publishing, Treasure Island (FL) 2025. PMID: 30725861.

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