Les polynucléaires neutrophiles (PNN) ayant un rôle central dans l’immunité innée, leur déficit quantitatif et qualitatif se manifeste par un risque infectieux accru, bactérien et fongique.
La prise en charge d’une neutropénie dépend de plusieurs facteurs :
– le caractère isolé ou non : une bicytopénie ou une pancytopénie nécessitent obligatoirement un avis spécialisé ;
– sa profondeur (risque infectieux modéré si les PNN sont compris entre 1 et 1,5 G/L ; important si les PNN sont < à 1 G/L ; majeur si les PNN sont < à 0,5 G/L) ;
– le caractère aigu ou chronique : les neutropénies chroniques sont définies comme persistantes depuis plus de 3 mois ;
– des signes d’infections associés.
L’interrogatoire doit rechercher des signes cliniques en faveur d’une infection en cours ou récente (asthénie, fièvre, adénopathies, conduites sexuelles à risque).
Les infections en cause sont virales (VIH, VHB, VHC, rougeole, rubéole, varicelle, grippe, CMV, herpès, mononucléose infectieuse qui peut s’accompagner d’une neutropénie et d’une hyperlymphocytose basophile), bactériennes (typhoïde, brucellose, Listeria, Helicobacter pylori) ou parasitaires (leishmaniose, paludisme).
Une neutropénie aiguë isolée sans infection associée doit faire, avant tout, rechercher une cause médicamenteuse.
En cas de neutropénie fébrile, il est indispensable de débuter en urgence une antibiothérapie à large spectre, ciblant les bacilles Gram négatif.
Toute neutropénie associée à une ou plusieurs autre(s) cytopénie(s) doit faire l’objet d’un avis spécialisé.
En cas de neutropénie chronique (endocrinopathie, lymphopathie, carence), l’éducation du patient est primordiale : il doit disposer d’une ordonnance d’antibiothérapie à large spectre probabiliste afin de débuter le traitement en urgence en cas de fièvre.
Algorithme de conduite à tenir devant la découverte d’une neutropénie chez l’adulte :

C’est à lire dans :
Lhomme F. Moignet A, Lamy T. Neutropénie : comment s’orienter ? Rev Prat Med Gen 2021;35(1057);221-6.