Bien que rares, des cas de migration dans l’artère pulmonaire de certains implants contraceptifs sont encore observés. L’ANSM rappelle les mesures de prévention et la conduite à tenir.

Depuis 2016, le risque très rare mais grave de migration dans l’artère pulmonaire de l’implant contraceptif Nexplanon fait l’objet d’une surveillance renforcée par l’ANSM. Des mesures de réduction du risque ont été mises en place en 2020.

Une diminution du nombre de migrations de ces implants est constatée depuis, comme en témoigne le dernier bilan national de pharmacovigilance, qui a recensé 68 cas déclarés entre 2001 (date de la commercialisation de cet implant en France) et le 31 décembre 2023 ; le taux d’incidence a été divisé par 3 entre la période 2013 - 2019 et la période 2020 - 2023

Cependant, de très rares cas continuent d’être rapportés. C’est pourquoi l’ANSM a émis une alerte pour rappeler aux soignants les mesures permettant de le réduire ce risque et la prise en charge des patientes concernées.

Comment réduire le risque de migration de l’implant ?

L’insertion incorrecte de l’implant serait la principale cause de sa migration : positionné trop profondément et/ou trop proche d’une structure vasculaire (artère, veine). L’ANSM souligne donc l’importance de suivre une formation en présentiel aux techniques de pose et de retrait de Nexplanon. Un guide avec les consignes d’insertion et de retrait, ainsi que des vidéos, sont également disponibles en complément sur ce lien.

Lors de la consultation pour la pose de l’implant, les professionnels de santé doivent remettre la notice, une carte d’alerte et une brochure à la patiente (ces documents sont disponibles sur ce lien).

À chaque consultation de suivi (et bien sûr lors de la pose), ils doivent également vérifier que l’implant est bien palpable. Pour rappel, toute contraception doit faire l’objet d’un suivi annuel.

La patiente devra être sensibilisée au risque de migration et être capable de palper elle-même l’implant. Pour savoir si l’implant a migré :

  • les patientes doivent vérifier régulièrement (1 à 2 fois par mois) que l’implant est toujours en place sous la peau. S’il n’est plus palpable ou semble avoir bougé, il est important de consulter rapidement un professionnel de santé ;
  • si la patiente a des symptômes évocateurs d’une migration pulmonaire, tels que douleur thoracique et/ou difficultés respiratoires, toux, parfois avec hémoptysie, elle doit consulter un médecin.

Quelle prise en charge en cas de migration ?

La prise en charge des patientes dont l’implant a migré dans l’artère pulmonaire est une procédure complexe qui nécessite une consultation spécialisée avec un chirurgien vasculaire et thoracique.

La décision de retrait doit être prise de manière collégiale par une équipe pluridisciplinaire qui évalue le rapport bénéfice-risque d’une intervention. Des recommandations ont été élaborées par l’ANSM, le Conseil national professionnel de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire (CNP-CTCV), la Société française de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire (SFCTCV) et le Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Tours. Elles sont consultables sur ce lien.

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