Le parcours de soins a pris une place essentielle en cancérologie depuis une dizaine d’années. Il nécessite impérativement l’adhésion du patient grâce à une information partagée. Le médecin a l’obligation de respecter la volonté de la personne après l’avoir informée des conséquences de ses choix et de leur gravité. Si, par sa volonté de refuser ou d’interrompre tout traitement, la personne met sa vie en danger, elle doit réitérer sa décision dans un délai raisonnable et peut faire appel à un autre membre du corps médical. L’ensemble de la procédure est inscrit dans le dossier médical du patient. Le cadre réglementaire portant obligation d’information du patient a plus de vingt ans. L’accès direct du patient à son information médicale écrite reste souvent problématique car cette information est, en pratique, difficile à rendre complète, disponible et intelligible. Certains établissements disposent de « portails patients », permettant d’accéder à l’intégralité du dossier médical, mais l’absence d’accompagnement est une vraie question.Les parcours de soins sont associés à une homogénéisation des pratiques cliniques, une diminution des durées et des coûts du séjour et à une réduction de la mortalité hospitalière. En oncologie, la variabilité du traitement est cependant faible du fait de l’usage de recommandations de bonne pratique, de la mise en oeuvre de critères d’autorisation à la pratique, du caractère partagé de la décision thérapeutique en réunion de concertation pluridisciplinaire et de la culture d’évaluation des pratiques et de publication des résultats.Dans une étude australienne récente, une amélioration considérable de la survie résultait de l’organisation du parcours de soins, indépendamment des nouveaux tests diagnostiques et des traitements. Ce bénéfice en matière de survie persistait en tenant compte des facteurs de confusion potentiels, notamment l’âge, le sexe, le stade de la maladie et la comorbidité. Ces résultats ont des implications sur les politiques sanitaires, car il est démontré qu’une variation du système pourrait avoir un impact sur les résultats obtenus, en particulier, selon les pays et les différents contextes sociaux.Par ailleurs, les outils de télésurveillance et d’intelligence artificielle au service de l’optimisation des parcours de soins modifient le rapport entre les patients et les acteurs de santé et laissent plus de temps au dialogue avec le patient et ses aidants.
Éric Lartigau, radiothérapeute, centre Oscar-Lambret, Lille, France
22 octobre 2024