L’Académie nationale de médecine dénonce l’omniprésence dans les maternités des annonces faisant la promotion de cette pratique. Elle s’insurge contre cette mise en avant dans des établissements médicaux d’une pratique non validée et potentiellement dangereuse, et appelle les autorités sanitaires à la vigilance.

L’ostéopathie dite « viscérale et crânienne » (coûteuse et non remboursée par l’Assurance maladie) est souvent promue auprès des parents de nouveau-nés, pour des symptômes aussi variés que banals : tétées difficiles, pleurs nocturnes, constipation, coliques, ballonnement, ronflement, anxiété, otites…

Or ces nombreuses allégations de santé ne sont pas vérifiées par des données : elles reposent sur des affirmations non ou trop peu étayées par des études conformes aux normes en vigueur ; leur efficacité et leur sécurité n’ont pas fait l’objet d’évaluations objectives et scientifiques.

Malgré cette insuffisance de preuves, l’Académie de médecine rapporte que ces pratiques sont de plus en plus promues par des annonces publicitaires, y compris au sein de maternités. Rappelant la fragilité particulière des nourrissons, ainsi que celle des parents, susceptibles d’être séduits dans cette période vulnérable par des pratiques non validées et potentiellement dangereuses, l’Académie a souhaité attirer l’attention des autorités sanitaires. Elle recommande, en particulier :

  • une évaluation objective de ces pratiques au regard des allégations de santé formulées ;
  • un renforcement de la qualité de la formation de ces pratiques, dispensée par les établissements de formation en ostéopathie agréés en 2021, ainsi qu’une évaluation objective de ces formations par des spécialistes médicaux et chirurgicaux de la périnatalité (à l’instar des recommandations de l’Inspection générale des affaires sociales de 2021) ;
  • l’instauration d’une surveillance des effets indésirables des pratiques d’ostéopathie chez le nouveau-né pour renforcer la sécurité des soins.

Pour en savoir plus
Académie nationale de médecine. L’ostéopathie « viscérale et crânienne » chez le nouveau-né : une pratique qui interroge. 3 décembre 2024.

Une question, un commentaire ?