Un homme d’une vingtaine d’années, militaire en stage en Guyane, consulte pour une main « tombante » (figure) survenue à la suite d’une posture contrainte prolongée dans le cadre d’un exercice de brancardage. À l’interrogatoire, le patient explique que ses bras étaient enroulés autour d’un poteau et serrés contre celui-ci à l’aide d’un filet de hamac. L’examen clinique retrouve une ecchymose à la face postérieure de l’humérus et un déficit d’extension du poignet. En revanche, aucun trouble sensitif n’est décelé. 
Au vu du contexte, le diagnostic retenu est celui d’un déficit du nerf radial secondaire à une compression externe du bras. L’avis neurologique préconise de la rééducation et un électroneuromyogramme de contrôle à un mois de la consultation.

Les paralysies radiales hautes sont dues à des fractures humérales ou à des compressions extrinsèques. Anatomiquement, le nerf radial pénètre dans la gouttière huméro-tricipitale, longe le bord postérieur de la diaphyse humérale et contourne l’humérus par son bord externe. La compression au niveau du bras, c’est-à-dire dans la gouttière humérale, est la plus fréquente. Appelée « paralysie du samedi soir », cette pathologie survient souvent chez des personnes alcoolisées, s’endormant sur une chaise, la tête appuyée sur le bras : le patient se réveille alors avec une main « en col de cygne ». 

L’atteinte du nerf radial se caractérise par un déficit d’extension du poignet, des premières phalanges et du pouce. Le déficit sensitif est absent ou limité au dos de la main ;1 il y a une disparition du réflexe stylo-­radial. Le tableau clinique est celui d’une paralysie unilatérale, complète, d’installation rapide, accompagnée de douleur du bras. 

Le traitement consiste à arrêter la surcharge mécanique causale et à mettre le poignet au repos. Une attelle en légère extension de poignet peut être proposée. L’évolution est généralement favorable en quelques jours. La rééducation aide à la récupération fonctionnelle. En cas de persistance du déficit moteur, une exploration par électroneuromyogramme voire par échographie à haute résolution du nerf est nécessaire. La chirurgie s’impose en cas de paralysie totale du nerf radial haut, sans récupération à deux mois.2 

Références 
1. Debuc E, Stefanizzi S, Raynal PA, et al. Déficit neurologique d’origine périphérique. SFMU 2014;20:7. 
2. Lussiez B, Allieu Y. Compression du nerf radial à la gouttière de torsion humérale (syndrome de Lotem). Chirurgie de la main 2004;3:102-9.

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