Les glioblastomes sont les tumeurs cérébrales les plus fréquentes et les plus agressives de l’adulte. Ces tumeurs représentent près de la moitié des gliomes et 15 % des tumeurs intracrâniennes. Leur incidence augmente, avec environ 3 500 nouveaux cas par an en France, principalement entre 50 et 70 ans. Le pronostic reste très défavorable. Bien que l’incidence croissante soit en partie due aux avancées diagnostiques, des facteurs environnementaux comme l’exposition aux ondes électromagnétiques et aux pesticides sont également suspectés.Le traitement repose sur une approche multimodale incluant la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. L’association du témozolomide avec les tumor treating fields (TTFields), qui génèrent des champs électriques de faible intensité, améliore la survie globale sans progression tumorale. Ce dispositif non invasif, qui agit par divers mécanismes, est appliqué pendant dix-huit heures par jour. Cependant, les rechutes locales restent fréquentes, sans solution thérapeutique standardisée. Pour limiter ces récidives, diverses stratégies sont étudiées, comme l’amélioration de la radiothérapie et l’identification de biomarqueurs prédictifs. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) permet de mieux évaluer l’hétérogénéité tumorale et de cibler les zones à risque de récidive. Les cellules souches tumorales métaboliquement actives sont présentes dans les zones péritumorales et jouent un rôle clé dans la rechute, aussi leur ciblage pourrait-il être crucial.L’association des TTFields avec la radiothérapie pourrait potentialiser l’efficacité antitumorale en inhibant la réparation des cassures de l’ADN. L’ajout de l’immunothérapie pourrait également renforcer la réponse antitumorale, comme l’indiquent les résultats prometteurs d’études combinant TTFields et pembrolizumab.Les biomarqueurs jouent un rôle essentiel dans l’individualisation des traitements. En parallèle, l’intelligence artificielle (IA), en analysant des données complexes, serait susceptible de prédire la réponse thérapeutique et d’aider à améliorer l’efficacité des traitements.Enfin, la récidive du glioblastome, difficile à traiter, pourrait bénéficier de stratégies combinées telles que la réirradiation, potentiellement renforcée par l’ajout de traitements systémiques. L’immunothérapie, en modulant le micro-environnement tumoral, jouerait un rôle clé dans la gestion des rechutes.Bien que les traitements des glioblastomes aient amélioré la survie, le défi majeur reste la récidive tumorale. Les nouvelles approches combinant TTFields, radiothérapie et immunothérapie, et l’utilisation de l’IA pour la personnalisation des traitements ouvrent des perspectives prometteuses.

Élisabeth Moyal, oncopole, CHU de Toulouse, France

6 mai 2025