L’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) est une maladie rare, complexe et multifactorielle au cours de laquelle le remodelage vasculaire pulmonaire joue un rôle prépondérant aboutissant à une insuffisance cardiaque droite et au décès des patients. Il s’agit d’une maladie grave, avec environ 10 % de mortalité annuelle. Elle correspond à une atteinte précapillaire de type 1 où, par définition, il n’y a pas d’atteinte cardiaque ou respiratoire. Sa physiopathologie associe une dysfonction des cellules endothéliales pulmonaires et une activation avec prolifération des cellules musculaires lisses. Ces anomalies s’ajoutent à une réaction inflammatoire et à l’accumulation locale de cellules immunitaires qui amplifient ces interactions. Les cibles moléculaires actuelles sont l’endothéline 1 et ses récepteurs, le monoxyde d’azote et la prostacycline. Les traitements de l’HTAP visent essentiellement l’équilibre vasoconstriction/vasodilatation et ne sont pas curatifs. Les médicaments disponibles dans cette indication sont classés en trois groupes : les inhibiteurs de l’endothéline et de ses récepteurs ; les inhibiteurs de phosphodiestérase de type 5 et les stimulateurs de la guanylate cyclase ; les analogues de la prostacycline. Ces médicaments sont administrés seuls ou en association d’emblée ou secondairement. La transplantation pulmonaire est à envisager en cas d’échec. De nouvelles thérapeutiques ciblant les bases moléculaires du remodelage vasculaire pulmonaire sont en cours de développement, avec en particulier le ciblage des voies du TGFβ.
Marc Humbert, université Paris-Saclay, faculté de médecine, Le Kremlin-Bicêtre. Inserm UMR-S 999, Le Kremlin-Bicêtre. AP-HP, service de pneumologie, hôpital Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, Paris
20 septembre 2022