La plagiocéphalie, déformation du crâne des nourrissons, touche 1 bébé sur 4. Quels conseils donner aux parents en prévention ? Quels signes d’appel ? Quelle prise en charge en MG selon les dernières recos ? Quelle place pour la kiné et l’ostéopathie ? La conduite à tenir en MG.

Les déformations crâniennes (ou plagiocéphalies) peuvent être présentes dès la naissance mais apparaissent le plus souvent entre 6 semaines et 4 mois. On en distingue 2 types :

  • les déformations crâniennes positionnelles (DCP ou plagiocéphalies positionnelles) acquises du crâne, sans synostose, liées à des facteurs biomécaniques externes de compression ou de traction ;
  • les plagiocéphalies avec craniosténose ou malformatives (très rares), secondaires à une fusion prématurée des sutures, qui peut démarrer dès la période fœtale.
 

Facteurs de risque

Périnatals

  • Situation obstétricale à risque de DCP : oligoamnios, primiparité, grossesse gémellaire, présentation en siège, extraction par voie instrumentale.
  • Alitement prolongé de la mère durant la grossesse.

Liés à la mobilité spontanée du nourrisson

  • Prématurité, syndromes malformatifs, troubles du neurodéveloppement, déficits sensoriels, ou torticolis musculaire.
  • Déséquilibre d’organisation motrice : postures asymétriques, côté préférentiel de la tête, torticolis postural, troubles du tonus axial (hypotonie ou hypertonie).
  • Trouble tonico-moteur sous-jacent (une DCP peut être un signe d’appel).

Environnementaux

  • Déficit d’interactions entre le nourrisson et les adultes qui s’en occupent.
  • Éveil sensoriel inadapté (par exemple : fixation permanente visuelle par un mobile ou sonore).
  • Contention physique avec contraintes externes : siège-coque, cale-tête, cale-bébé, coussin anti-tête plate, cocon, coussin de positionnement, matelas à mémoire de forme, réducteur de lit, transat, balancelle, hamac, etc.

Prévenir

Diagnostic : clinique

  • Regarder le sommet de la tête par-dessus, examiner la position des oreilles et noter la position des pommettes qui permet de distinguer les formes typiques de DCP (fig. 1) et d’éliminer une craniosynostose, rare (fig. 2).
  • Exclure un torticolis (limitation de la rotation active de la tête, vers le côté opposé à l’hémi-occiput aplati) : une stimulation sensorielle, visuelle, tactile et auditive permet de tester la symétrie et l’amplitude de la rotation cervicale active. On peut réaliser un test de poursuite oculaire « œil de bœuf » ou le test de la chaise à partir de 2 mois. Le soignant s’assoit sur une chaise ou un tabouret rotatif et tient l’enfant face aux parents. Tandis que les parents tentent d’intéresser l’enfant, le soignant pivote avec l’enfant sur la chaise d’un quart de tour, d’un côté puis de l’autre, et observe les mouvements spontanés de la tête de l’enfant. En l’absence de torticolis, le nourrisson devrait pouvoir tourner la tête et garder un contact visuel avec son parent.

Quelles complications ?

Prise en charge

  • Poursuivre les mesures de prévention (encadré) ou les mettre en place sans délai (voir fiche info patient ).
  • Éviter l’appui de la partie aplatie de la tête tout en favorisant la mobilité du nourrisson.
  • La position du lit dans la chambre peut être changée de façon à ce que l’enfant ne tourne pas systématiquement son regard du côté aplati pour voir ses parents. Pour le couchage, respecter dans tous les cas les mesures de prévention de la mort inattendue du nourrisson.
  • À l’éveil, les adultes peuvent accompagner (y compris au sol) le nourrisson dans des postures et des explorations sensorielles actives du côté opposé à l’aplatissement, au cours des interactions, par des mobilisations douces et indolores.

Quelle place pour la kiné ou l’ostéopathie ?

Quand orienter vers une équipe spécialisée ?

Qu’en retenir ?

Encadre

Mesures pour prévenir les déformations crâniennes positionnelles

Quand le nourrisson dort

Quand le nourrisson est éveillé

  • les postures ventrale et latérale peuvent être explorées, réservées aux situations d’éveil sous surveillance permanente d’un adulte du fait du risque d’enfouissement ;
  • la posture sur le dos (sans oreiller ni couette ni couverture) doit être faite dans un environnement facilitant une activité motrice spontanée : tapis ferme au sol avec des jouets positionnés autour de lui pour attirer son attention du côté non préférentiel, en évitant les arches de jeu et les mobiles qui fixent son attention.

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