Publier dans un journal médico-scientifique est le coeur de métier du chercheur ou de l’enseignant-chercheur. Il s’agit en fait d’une vraie mission consistant à diffuser les résultats, obtenus dans les domaines de la recherche clinique, fondamentale ou translationnelle, à la communauté scientifique afin de faire avancer les lignes de la connaissance. Publier est donc un devoir, mais c’est aussi une nécessité car la performance publicatoire conditionne la reconnaissance professionnelle et l’accès aux financements sans lesquels l’activité de recherche ne peut se poursuivre. L’évaluation de cette production scientifique recourt encore trop souvent à des outils bibliométriques dont les limites sont pourtant officiellement reconnues depuis de nombreuses années. La procédure qui mène de l’idée du travail à sa parution dans un journal est un long chemin passionnant mais semé d’écueils que le chercheur doit anticiper et surmonter étape par étape : fixation précoce de l’ordre des auteurs conforme à leur investissement réel, choix de la revue, qui repose sur plusieurs critères, dont l’originalité et la portée éventuellement extradisciplinaire des résultats soumis, langue de la publication, sa réputation, sa périodicité et sa rapidité d’évaluation par les pairs. L’interférence des enjeux financiers éditoriaux rend plus que nécessaire le développement de l’accès ouvert aux données publiées, seul garant d’une diffusion immédiate et de grande ampleur de connaissances qui appartiennent au bien commun.
Pierre Brissot, membre de l’Académie nationale de médecine, Inserm, université de Rennes, INRA, institut NuMeCan, UMR-A 1341, UMR-S 1241, Rennes, France
12 avril 2022