Les troubles liés à l’usage de substances psychoactives, légales ou illégales, et les addictions sans substances sont des phénomènes fréquents et complexes, aux causes multiples.
Face à ces phénomènes, tous les professionnels de santé peuvent agir pour éviter l’installation d’une conduite addictive. La place du médecin généraliste est majeure, étant donné sa position de premier recours et son rôle pivot dans la prise en charge globale du patient.
Malgré des tendances à la baisse pour plusieurs indicateurs, les consommations de substances psychoactives restent très répandues en France, et des inégalités sociales majeures persistent, notamment concernant le tabagisme.
Interroger le plus systématiquement possible sa patientèle sur son statut tabagique et inciter les fumeurs à s’arrêter peuvent suffire pour qu’un patient engage un sevrage tabagique. De fait, une grande majorité de fumeurs souhaitent arrêter de fumer, même s’ils n’en parlent pas en consultation. Néanmoins, certains patients ont besoin d’un accompagnement plus avancé, voire d’une orientation vers un spécialiste.
Pour toutes les conduites addictives, l’action du professionnel de santé est susceptible de couvrir un large spectre : repérer, inciter à modifier un comportement, orienter, prendre en charge et, plus globalement, donner du sens à un parcours de soins faisant parfois intervenir de multiples professionnels des champs sanitaire et social.
De nombreuses recherches ont montré l’efficacité du marketing social pour modifier les comportements, dont les conduites addictives. Il consiste à utiliser des techniques du marketing commercial à des fins de santé publique. Il peut aussi jouer un rôle de critique des activités commerciales des industriels sur le développement de comportements addictifs.
Pour soutenir l’action des professionnels de santé et accompagner les personnes qui présentent un trouble de l’usage, un réseau spécialisé de structures existe en France. Celles-ci sont répertoriées dans un annuaire accessible en ligne (drogues-info-service.fr) et actualisé régulièrement.
Des dispositifs d’aide à distance, accessibles gratuitement par téléphone, internet ou via des applications pour smartphones, peuvent compléter l’action du professionnel de santé et constituer une ressource vers laquelle orienter.
L’addiction aux jeux d’argent et de hasard est une réalité. Les facteurs de risque doivent être recherchés (comorbidités psychiatriques et coaddictions) et le dépistage être le plus précoce possible afin d’éviter ses répercussions, notamment financières, psychologiques et familiales.
Bien que les avancées soient notables dans l’accompagnement des usagers ces dernières années, des marges de progrès subsistent pour homogénéiser la formation des professionnels de santé de premier recours.