Après une angioplastie, les recommandations préconisent une période de double antiagrégation plaquettaire (DAPT) associant l’aspirine et un inhibiteur du récepteur P2Y12 (clopidogrel, prasugrel ou ticagrélor). La suite de la prévention secondaire est moins bien codifiée.
Une équipe internationale de cardiologues a mené une méta-analyse fondée sur les données individuelles de 16 117 personnes ayant participé à des essais randomisés (âge moyen : 65 ans, 23,8 % de femmes). Ces études cliniques, au nombre de cinq, ont comparé la monothérapie avec aspirine à la monothérapie avec un inhibiteur du récepteur P2Y12 dans la prévention secondaire d’événements ischémiques, chez des patients atteints de maladie coronarienne ayant subi une angioplastie coronarienne, puis ayant passé un an sous DAPT. Les critères de jugement principaux étaient un composite d’événements majeurs cardiaques et cérébrovasculaires (MACCE) – regroupant décès de cause cardiovasculaire, infarctus du myocarde et AVC –, ainsi que l’hémorragie majeure.
Après un suivi médian de 1 351 jours, la monothérapie avec un inhibiteur de P2Y12 était associée à un MACCE plus bas que la monothérapie à l’aspirine (hazard ratio = 0,77), ce qui correspond à un « nombre de sujets à traiter » de 45,5 pour observer un bénéfice. Aucune différence significative d’hémorragie majeure n’a été observée entre les deux groupes.
Pour les auteurs, ces résultats suggèrent que, après une DAPT, l’utilisation chez 46 patients d’un inhibiteur du récepteur P2Y12 en monothérapie (au lieu de l’aspirine) pendant 5,5 ans empêcherait l’occurrence de 1 MACCE en moyenne. Selon eux, cela s’explique par des taux réduits d’infarctus du myocarde et d’AVC avec un inhibiteur du récepteur P2Y12 par rapport à une monothérapie à l’aspirine, sans augmentation concurrente du risque d’hémorragie majeure.
Ces résultats, qui remettent en cause une prévention secondaire centrée sur l’aspirine après angioplastie, pourraient conduire à une révision prochaine des recommandations.