Les traitements les plus prescrits sont les antihistaminiques, les antidépresseurs, les gabapentinoïdes et les immunosuppresseurs mais les effets de ces traitements restent souvent décevants.
Une revue systématique portant sur les articles parus entre janvier 1990 et mars 2018 a retenu 35 études (sur 706 références trouvées) :3 15 études prospectives, 11 études rétrospectives, 8 essais cliniques randomisés et une série de plus de 5 cas. Les niveaux de preuve (que nous indiquons entre parenthèses) sont variables. Cinq études concernent les traitements topiques : bétaméthasone (1b), calcipotriol (1b), tacrolimus (2b), pimécrolimus (1b) et capsaïcine (2b). Huit concernent la photothérapie : PUVA (1b), UVB (2b), UVA (2b), lampe Excimer à 308 nm (1b). Les autres concernent les traitements systémiques : thalidomide (2b), ciclosporine (4), méthotrexate (4), prégabaline (2b), amitriptyline (2b), paroxétine (2b), fluvoxamine (2b), aprépitant (3) et serlopitant (1b). Les guidelines européennes sur le prurit chronique recommandent les traitements topiques suivants :4 capsaïcine, tacrolimus, pimécrolimus, acide acétylsalicylique et doxépine. Les dermocorticoïdes ne doivent être utilisés qu’en cas de lésion inflammatoire. Les émollients contenant du polidocanol ou du menthol (ou ses dérivés) et, dans une moindre mesure, ceux qui contiennent du camphre ou du zinc auraient aussi une place. Quant aux traitements systémiques, seraient retenus les antihistaminiques, les gabapentinoïdes, les antidépresseurs, la thalidomide, la ciclosporine, le méthotrexate, l’azathioprine, les antagonistes des récepteurs NK1 et les opiacés antagonistes des récepteurs µ ou agonistes des récepteurs k. À ces options thérapeutiques, il faudrait ajouter la photothérapie et la prise en charge psychosomatique.
Nous proposons une prise en charge par paliers en fonction des possibilités actuelles et facilement accessibles dans le tableau ci-contre. Il ne faut pas hésiter à adresser les patients à un dermatologue, voire à un centre expert sur le prurit si la prise en charge devient trop difficile.
De nombreux essais cliniques et des traitements émergents pourraient révolutionner nos pratiques. Parmi ceux-ci : le némolizumab (inhibiteur du récepteur de l’interleukine 31),5 les inhibiteurs du récepteur NK1 (en particulier le serlopitant), les agonistes des récepteurs k (nalbuphine) et le dupilumab (inhibiteur des interleukines 4 et 13, déjà commercialisé pour la dermatite atopique).