Les chiffres de la précarité sont en hausse constante depuis les années 2000. Or la précarité, notamment économique, de logement et sociale, est associée à une part importante de souffrance psychique et de troubles psychiatriques, avec des particularités cliniques et de prise en charge. Le rôle du médecin généraliste est fondamental, participant au travail en réseau, notamment avec les Équipes mobiles psychiatrie précarité (EMPP), pour apporter des soins adaptés et durables à ce public.

Précarité en expansion

La précarité se réfère à des facteurs ou des processus pouvant conduire à la pauvreté et à l’exclusion sociale. Elle peut se définir par l’absence d’une ou de plusieurs des sécurités permettant aux personnes et aux familles d’assumer leurs responsabilités élémentaires et de jouir de leurs droits fondamentaux. En France, une personne est considérée comme pauvre lorsqu’elle gagne moins de 940 euros par mois, ce qui correspond à la moitié du revenu ­médian des Français. En 2023, on estimait à 5,3 millions le nombre de Français qui vivaient sous ce seuil de pauvreté (8 % de la population), selon l’Observatoire des inégalités. Ce chiffre est en hausse constante depuis le milieu des années 2000.

Concernant la précarité de logement, au moins 330 000 personnes sont consi­dérées comme sans domicile, d’après ­l’INSEE (jeunes sortis de l’aide sociale à l’enfance [ASE] ou mineurs non accompagnés, femmes isolées, personnes âgées ; personnes psychotiques qui ont abandonné les soins ou qui ont été perdues de vue par les soignants ; migrants, qu’il s’agisse de conséquences de conflits, de climat, voire d’exil en lien avec des conditions de guerre, poli­tiques ou sociales diverses). Ces personnes passent la nuit dans la rue ou en hébergement. Parmi ces 330 000 personnes, 200 000 vivent dans un hébergement dit généraliste, et 120 000 dans des hébergements pour demandeurs d’asile. Les autres personnes sont sans-abri et dorment dans la rue, des squats ou des bidonvilles, notamment en raison de l’engorgement des dispositifs d’hébergement. Leur nombre est difficile à évaluer précisément, mais ils sont plusieurs milliers, avec de plus en plus de familles et d’enfants.

Précarité et santé mentale : données et dispositifs mis en place

Alexandre Vexliard, dans Le Clochard, en 1957, entreprend la première étude ­clinique sur l’exclusion sociale et ses causes.1 Il arrive à la conclusion que cet état ­résulte de la rencontre entre histoire de vie, traits de personnalité spécifiques et conditions sociales, avec un risque de désocia­lisation.

La psychiatrie publique se met en place pendant les Trente Glorieuses et se tourne initialement vers les personnes les plus démunies, en proposant des soins de proximité gratuits dans des dispensaires d’hygiène mentale, qui deviendront les centres médico-psychologiques (CMP).

La précarisation progressive de la société a entraîné une souffrance psychique et des troubles psychiatriques et, dans les années 1990, de premiers écrits mettent en lumière cette « souffrance qu’on ne peut plus cacher »2 apparaissant comme une souffrance psychosociale en lien avec la précarité sociale. Le rapport « Psychiatrie et grande exclusion », rédigé en 1996 par plusieurs psychiatres sous l’égide de Xavier Emmanuelli, formule alors des propositions de prise en charge des personnes en situation de grande précarité et souffrant de troubles psychiques.3 L’Observatoire régional sur la souffrance psychique en rapport avec l’exclusion (ORSPERE), devenu national en 2002, a également fourni un travail de réflexion et de terrain, avec la parution de sa revue Rhizome à partir de 2000. Sous la responsabilité de Jean Furtos, ce travail a ­contribué à la théorisation d’une véritable « clinique psychosociale ». Le ­rapport ­Parquet, en 2003, met ensuite en place les premiers fondements des équipes mobi­les, appelées aujour­d’hui Équipes mobiles psychiatrie précarité (EMPP).4 Les missions de ces équipes sont très clairement définies par une circulaire datant de 2005.5 ­Composées d’infirmiers, de psychologues, d’éducateurs spécialisés, ­d’acteurs sociaux, et sous la responsa­bi­­­lité d’un psychiatre, elles couvrent le territoire avec au moins une équipe par département.

L’enquête Samenta, réalisée en région parisienne en 2009, a mis en évidence qu’un tiers des personnes sans domicile fixe ont un trouble psychiatrique sévère (schizophrénie, trouble anxieux, trouble de l’humeur), soit environ 110 000 personnes : 13 % sont atteintes de troubles psychotiques, 6,5 % de troubles dépressifs sévères et 12,2 % de troubles anxieux.6 Un sans-abri sur trois a au moins une ­addiction à l’alcool, à une drogue ou à un médicament détourné de son usage.

Clinique spécifique de la grande précarité 

De nombreux facteurs de risque menant à la grande précarité, et en particulier au sans-abrisme, ont été identifiés. Certains auteurs suggèrent que le sans-abrisme se situe à la rencontre de facteurs de risque individuels, contextuels et structurels.7 Parmi les facteurs de risque individuels, on peut citer une enfance insécure, une histoire personnelle de violence, un manque d’apprentissage scolaire, le fait d’avoir été placé en institution, la survenue d’une maladie mentale ou d’une addiction, la dysrégulation émotionnelle, la pauvreté, une histoire de passé judiciaire.8 - 10 Des facteurs de risque contextuels peuvent s’y associer (divorce, perte récente d’un emploi, etc.). Enfin, des facteurs de risque structurels (situation économique et sociale, organisation du système de soins, mesures de protection sociale, etc.) complètent ces obstacles à l’insertion sociale ou à son maintien.

Au fil des rencontres avec les personnes en situation de précarité, la maltraitance infantile s’érige comme l’un des premiers facteurs de risque menant au sans-abrisme, ­notamment via un attachement insécure empêchant ou perturbant la mise en place de liens à des figures d’attachement, d’abord parentales, menant secondairement à une perte de confiance dans l’objet relationnel en général.

Ainsi apparaît une clinique de la non-­demande explicite : dans ce lien fragile et sans confiance, il est difficile de formuler une demande. Le lien devient quasi impossible, car trop anxiogène et soumis à la répétition des comportements et des maltraitances. S’attacher est dangereux puisque l’autre est potentiellement mauvais. Or, l’absence de demande ne signifie évidemment pas l’absence de besoin.

Troubles réactionnels

Différentes entités cliniques sont décrites :

  • l’anxiété, qui apparaît au premier plan. Qu’elle soit adaptative ou situationnelle, elle s’ajoute à l’anxiété constitutionnelle des personnes. Installée de façon chronique, elle fait le lit de la dépression ;
  • les dépressions, parfois réactionnelles, ou d’épuisement, ou conséquences de troubles somatiques ;
  • la psychosomatisation, avec expression cutanée (allergies, pelade, psoriasis…), digestive (ulcères gastro-duodénaux…), ou autre (céphalées, douleurs musculosquelettiques…) ;
  • les états post-traumatiques liés aux ­histoires anciennes réactivées ou à celles plus récentes (agressions, maltraitances institutionnelles…).

Il est nécessaire d’insister sur l’importance de l’abord de ces personnes par une médiation par le corps. Cette approche permet de faire émerger une demande d’aide sous le prétexte d’un trouble du sommeil, de l’appétit, d’une fatigue chronique, de douleurs... Le médecin géné­raliste devient le décodeur des demandes implicites, souvent masquées par une ou plusieurs addictions. En effet, la consommation de toxiques, qui est un des facteurs de risque individuels pouvant conduire à la perte d’emploi, à la rupture familiale, à l’isolement social et à la perte du domicile, devient secondairement un mode de vie en précarité : le produit rend acceptable l’inacceptable.

Troubles des conduites

Les personnalités psychopathiques ou anti­sociales sont particulièrement difficiles à aider : la psychiatrie publique considère souvent que, face aux actes délictueux, aux pluriconsommations de produits, à l’absence de confiance réci­proque, ces personnes ne peuvent pas être suivies. C’est encore une fois le médecin généraliste qui tente, comme il le peut, de limiter le nomadisme médical, de proposer de l’éducation à la santé, d’ancrer le patient dans un parcours de soins le moins désordonné possible. Le lien avec les acteurs sociaux est alors incontournable pour ne pas s’épuiser dans des actions vaines.

La difficulté du diagnostic clinique en précarité est accentuée par le fait que les personnes, au fil de leur vie d’errance et d’exclusion, adoptent des « positions » psychologiques de survie : comment ne pas être méfiant, pour ne pas dire ­paranoïaque, lorsque l’on vit dans ces conditions ? Comment ne pas adopter des comportements de survie tels que mythomanie, vol à l’étalage, etc. ? Comment ne pas consommer de produits pour tenter de lutter contre la douleur, l’anxiété, l’insomnie ? Comment ne pas se dépersonnaliser lorsque l’on est un désaffé­renté social ? Tout cela concourt à une forme de personnalité traumato-précaire remaniée. Il est ainsi nécessaire de rester prudent sur l’orientation diagnostique lors des premières rencontres, car les ­modes défensifs de survie s’affichent au premier plan.

Psychose peu ou mal traitée

Qu’il s’agisse de personnes vivant avec une schizophrénie ou une paranoïa, la nécessité d’un traitement au long cours est rendue chaotique en situation de grande précarité. Les traitements quotidiens sont souvent oubliés, ou perdus, parfois revendus ; le respect des rendez-­vous est incertain, l’appui de l’entourage quasi inexistant. Pour ces patients à la double peine (pathologie mentale et grande précarité), le travail en réseau est capital.

Impact des migrations

Les personnes en situation de migration représentent une population particulièrement exposée aux nombreux facteurs de risque de développer des troubles psychiatriques, du fait des difficultés vécues dans leurs pays d’origine, du parcours migratoire et des mauvaises conditions de vie rencontrées dans les pays de destination.7,11 

De nombreux troubles psychiatriques ont été identifiés chez les personnes en ­situation de migration. 

Ainsi, en France, une personne sur six (16 %) sans titre de séjour est atteinte de trouble de stress post-traumatique.12 Par ailleurs, les personnes en migration ont un risque trois fois plus élevé de schizophrénie que la population auto­chtone.13 En outre, les barrières aux soins sont manifestes : moins bonne connaissance des dispositifs, difficultés à se déplacer, à s’exprimer dans une langue nouvelle, possible rejet, et, parfois, exclusion du système de soins du fait notamment de l’absence d’adresse stable, pour ne citer que ces éléments.14 

Dans les centres d’hébergement, les professionnels alertent sur un manque d’accès à des soins de santé mentale. Ce fossé entre besoins accrus de suivi psychiatrique et manque de services de soins en santé mentale peut mener à l’exa­cerbation de troubles psychiatriques, à une faible observance et à l’utilisation plus grande des services d’urgence, que l’on soit en situation de migration ou non.

Spécificités de prise en charge 

Travail en réseau, politique de l’aller-­vers et sortie de l’« urgentisation » sont les ­piliers de l’accompagnement.

Travailler en réseau et « aller-vers »

Dans un objectif de prévention de la précarité et de ses conséquences, notamment psychiatriques, le rôle du médecin généraliste ne peut se déployer seul. Des mesures structurelles dépendant de l’État s’imposent : urgence à recruter des médecins, infirmiers et assistants sociaux scolaires, à étoffer les professionnels de pédopsychiatrie, des maternités, des centres de protection maternelle et infantile (PMI) et de l’ASE. Un partenariat doit se construire entre professionnels – hélas parfois en situation professionnelle presque aussi dégradée que celle des patients. Si les CMP, malgré les moyens évaporés, doivent pouvoir appuyer les prises en charge des médecins non psychiatres, les dispositifs de tous bords peuvent être sollicités : associatifs, communautaires, communaux ou départementaux… De même, les acteurs du soin peuvent faire appel aux dispositifs d’aller-vers, que ce soit dans la rue, les centres d’héber­gement, les centres d’accueil ou les divers foyers accueillant les ­personnes sans-abri et les demandeurs d’asile. Ces dispositifs sont représentés par les équipes mobiles qui se sont multipliées depuis la pandémie de Covid- 19 : EMPP, Équipes mobiles santé précarité, équipes mobiles d’orientation… Émanant du service public et du droit commun ou portées par des structures associatives, elles répondent toutes, en complémentarité, aux besoins de ces publics pour faciliter l’accès aux soins.

Sortir de l’urgence pour un suivi médical et social durable

Les soins médicaux (somatiques et psychiatriques) ainsi que les accompa­gne­ments sociaux ne peuvent se mettre en place que dans un rétablissement ­durable du lien et en sortant de l’« urgenti­sa­tion », avec sa seule expression de besoins fondamentaux (où manger, où dormir, où satisfaire le besoin d’hygiène, etc.). Une fois cette étape franchie, au fil des rencontres, peut alors se tisser un lien de confiance permettant un suivi régulier, et un parcours de soins coordonné. Les moyens déployés pour venir en aide aux personnes en situation de précarité ayant des troubles psychiques sont variés : poly-­intervenants (urgentistes, infirmiers, réseaux de soin de première et deuxième lignes), consultations spécialisées, notam­ment en addictologie, consul­tations spécifiques (extracarcérales ou pour personnes en situation d’exil) et, bien sûr, tous les acteurs sociaux de quartier, de communes, de départements.

Ainsi, les EMPP, qui pratiquent l’aller-­vers, peuvent aider les médecins géné­ralistes grâce à leur expérience de terrain et à leur propre réseau médical, social et médico-­social.15 Cette synergie entre médecins généralistes, autres acteurs de première ligne, EMPP et structures d’aval limite les allers-retours aux urgences et vise à apporter un soin adapté, durable et coordonné.

Lorsque l’indication d’une hospitalisation en psychiatrie est posée, les EMPP facilitent les échanges entre acteurs initiaux et services de psychiatrie, tant pour l’admission, le séjour que pour préparer l’aval des soins hospitaliers (encadré 1).  

Encadre

1. Dix recommandations de bonnes pratiques pour améliorer l’accès aux soins des personnes en situation de grande précarité ayant des troubles psychiques (d'après réf. 16)

Proposer une approche globale incluant l’accès à un logement et un accompagnement clinique et social adapté.

Mettre en place des démarches d’aller-vers, un accueil et un accompagnement inconditionnels, souples et inclusifs, ainsi qu’une réponse rapide aux besoins fondamentaux. Accompagner les personnes aussi longtemps que nécessaire.

Proposer des soins et un accompagnement : 

  • tenant compte de l’impact des traumatismes ; 
  • centrés sur le pouvoir d’agir des personnes, leurs forces, leurs choix et désirs dans la perspective de leur rétablissement ; 
  • s’inscrivant dans la pluridisciplinarité, travaillée : au sein des équipes (qui peuvent intégrer des pairs-aidants, parfois les plus à même de faire le lien avec des personnes très éloignées des soins et de l’accompagnement) et entre les équipes des secteurs sanitaire (psychiatrie et soins primaires notamment), social, médico-social, et du logement ;
  • s’adaptant aux vulnérabilités spécifiques (liées aux troubles associés addictifs ou cognitifs, à l’âge, au genre, au parcours migratoire) ;
  • s’appuyant sur les principes de la réduction des risques et des dommages en les adaptant à la nature des troubles psychiques.

Assurer l’accès effectif des personnes à l’ensemble de leurs droits et en promouvoir la reconnaissance.

Lutter contre la stigmatisation et les discriminations dont ces personnes sont victimes.

Organiser un dispositif de repérage précoce des troubles psychiques et des vulnérabilités psychosociales, apporter une réponse dès les premières demandes et accompagner les périodes de transition (sorties d’hospitalisation, etc.).

Anticiper et gérer les crises psychiatriques.

Développer des réponses à la hauteur des besoins : développement d’une offre de logement et d’hébergement adaptés, d’une offre de soin en psychiatrie et santé mentale et d’accompagnement social et médico-social suffisantes et adaptées. Assurer la pérennité et la généralisation des dispositifs pertinents (EMPP, programme « Un chez-soi d’abord », résidences accueil, dispositifs innovants intégrant intervention psychiatrique, accès au logement et accompagnement social).

Coordonner l’action des professionnels et des structures sur un territoire.

Former les équipes à la double problématique des troubles psychiques et de la grande précarité, et les soutenir.

Encadre

Messages clés

Du fait des nombreux parcours d’exclusion et d’errance, les souffrances psychiques apparaissent très diversifiées et la prise en soins se doit d’être personnalisée : médiations par les soins du corps, démarches d’accès aux droits, et d’actions sociales visant, par exemple, à obtenir un logement...

Chaque patient a sa priorité pour tenter de sortir de la précarité : les uns par le travail d’abord, d’autres par le logement en premier lieu, d’autres encore par le soin... Dans tous les cas, l’établissement d’un lien durable ne peut se faire que progressivement, par l’écoute, et dans un objectif de subjectivation et de réaffiliation sociale.

Références
1. Vexliard A. Le Clochard. Nouv. éd. Desclée de Brouwer; 1998.
2. Lazarus A, Strohl H. Une souffrance qu’on ne peut plus cacher. Rapport du groupe de travail « Ville, santé mentale, précarité et exclusion sociale ». Février 1995.
3. Groupe de travail Psychiatrie et grande exclusion, Antoniol B, Bereau M, et al. Psychiatrie et grande exclusion; 1er juin 1996.
4. Parquet PJ. Souffrance psychique et exclusion sociale. Rapport du groupe de travail mis en place par Dominique Versini, secrétaire d’État à la Lutte contre la précarité et l’exclusion, auprès du ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité. Septembre 2003.
5. Circulaire n° DHOS/O2/DGS/6C/DGAS/1A/1B/521 du 23 novembre 2005 relative à la prise en charge des besoins en santé mentale des personnes en situation de précarité et d’exclusion et à la mise en œuvre d’équipes mobiles spécialisées en psychiatrie. https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/circulaire_dgos_23_nov_2005_empp.pdf 
6. Laporte A, Vandentorren S, Detrez MA, et al. Prevalence of Mental Disorders and Addictions among Homeless People in the Greater Paris Area, France. Int J Environ Res Public Health 2018;15(2):241.
7. Fazel S, Geddes JR, Kushel M. The health of homeless people in high-income countries: Descriptive epidemiology, health consequences, and clinical and policy recommendations. Lancet 2014;384(9953):1529-40. 
8. Greenberg GA, Rosenheck RA. Jail incarceration, homelessness, and mental health: A national study. Psychiatr Serv 2008;59(2):170-7. 
9. Thompson RG, Wall MM, Greenstein E, et al. Substance-Use Disorders and Poverty as Prospective Predictors of First-Time Homelessness in the United States. Am J Public Health 2013;103(S2):S282-8. 
10. Widom CS, Courtney K, Do H (Heather). Pathways to Homelessness: Childhood Maltreatment and Psychiatric Symptoms Increase Risk of Homelessness. AJP 2024;181(12):1103-11. 
11.  Abbott A. The mental-health crisis among migrants. Nature 2016;538(7624):158-60. 
12. Prieur C, Dourgnon P, Jusot F, et al. Une personne sans titre de séjour sur six souffre de troubles de stress post-traumatique en France. Questions d’économie de la santé; 2022.
13. Cantor-Graae E, Selten JP. Schizophrenia and Migration: A Meta-Analysis and ­Review. AJP 2005;162(1):12-24. 
14. Tortelli A, Perquier F, Melchior M, et al. Mental Health and Service Use of Migrants in Contact with the Public Psychiatry System in Paris. IJERPH 2020;17(24):9397. 
15. Luccioni E, Direction générale de l’offre de soins (DGOS). Sous-direction de la prise en charge hospitalière et des parcours ville-hôpital. Bureau de la prise en charge en santé mentale et des publics vulnérables (P3), ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités. Cahier des charges Équipes mobiles psychiatrie précarité (EMPP). 2024. https://bit.ly/3G4zoMj 
16. Haute Autorité de santé (HAS). Grande précarité et troubles psychiques - Intervenir auprès des personnes en situation de grande précarité présentant des troubles psychiques. Recommandation de bonne pratique. 2024. https://bit.ly/3G2Ooua 

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essentiel

Les chiffres de la précarité sont en hausse depuis les années 2000. Un tiers des personnes sans domicile fixe ont un trouble psychiatrique sévère.

Il existe des spécificités cliniques de la grande précarité : non-demande, troubles réactionnels, troubles des conduites, manifestations psychotiques, addictions et personnalité traumato-précaire remaniée.

Une prise en charge adaptée est nécessaire par des dispositifs d’aller-vers, notamment avec des Équipes mobiles psychiatrie précarité (EMPP). 

Miser sur la prévention est fondamental, à l’aide d’un réseau efficace (MG, acteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux) favorisant un soin adapté et durable dans le but d’une réaffiliation sociale.