La France traverse une crise profonde de l’accès aux soins, avec des déserts médicaux qui touchent 87 % de sa superficie. La réponse politique s’est limitée jusque-là à augmenter le numerus apertus, solution simpliste qui occulte la complexité du problème. Du fait de la durée des études médicales, cette approche – bien qu’ayant un impact sur le nombre de médecins formés sur le long terme – ne répond en rien à la nécessité d’un accès aux soins dès aujourd’hui. Elle ne répond pas non plus aux enjeux cruciaux de la juste répartition des professionnels de santé ni de l’adéquation de leur formation aux besoins de demain.
Face à ce constat alarmant, le colloque « Quels médecins pour demain ? », organisé le jeudi 17 octobre 2024 par l’Académie nationale de médecine et la Conférence des doyens des facultés de médecine, appelle à une transformation radicale du système de santé français. Le constat dressé par les experts est sans appel : le système de santé actuel, axé sur le soin curatif, a atteint ses limites. Rémunéré par l’activité médicale produite, il tourne en rond, pour toujours produire plus de soins. Coûteux, il ne parvient pas à réduire les inégalités d’espérance de vie en bonne santé et relègue la prévention au second plan. Il est donc impératif de le repenser en profondeur en le transformant en un véritable système fabriquant de la santé et non uniquement du soin. Cette métamorphose implique une redéfinition fondamentale du rôle du médecin et une adaptation conséquente de sa formation. Celle-ci, souvent perçue comme obsolète et inadaptée aux réalités du terrain, doit être repensée pour répondre aux défis de demain. Les cours magistraux, piliers de l’enseignement traditionnel, sont aujourd’hui remis en question par les étudiants eux-mêmes. De nouveaux modèles pédagogiques favorisant l’apprentissage en petits groupes, l’interdisciplinarité et l’immersion des étudiants dans les territoires sont devenus incontournables. L’accent doit également être mis sur la formation au numérique en santé, sur la prévention et sur la coopération interprofessionnelle. Le rôle central du médecin en tant que chef d’orchestre d’un réseau de soins coordonné et pluriprofessionnel sera déterminant.
L’universitarisation des territoires, solution prometteuse, permettrait non seulement de former des médecins en plus grand nombre et mieux préparés aux réalités de terrain mais aussi de les inciter à s’installer durablement dans les zones sous-denses. Cette décentralisation de la formation médicale, s’appuyant sur des antennes universitaires territoriales, contribuerait à redynamiser les territoires et à réduire les inégalités d’accès aux soins. Des UFR santé étoffées, s’appuyant sur des unités de recherche performantes, mais aussi rayonnantes, permettront de répondre au défi de l’augmentation du nombre de professionnels à former et à la nécessité de diffusion de l’innovation. L’objectif ne se limite donc pas à former plus de médecins mais à le faire différemment, en adéquation avec les besoins réels de la population. Il est aussi crucial de développer les nouveaux métiers du soin, en intégrant leur formation au sein des UFR santé afin de créer un vivier de professionnels de santé qualifiés et diversifiés.
La mise en place d’une année de service médical à la nation pour les jeunes diplômés, bien que controversée, mérite d’être étudiée avec attention. Cette initiative, si elle est construite avec les représentants des étudiants et conçue dans une logique gagnant-gagnant, pourrait contribuer à sensibiliser les jeunes médecins aux réalités des territoires sous-denses et les inciter à s’y installer. Elle aurait l’immense mérite d’apporter une solution rapide à la nécessité de l’accès aux soins.
Au-delà de la formation, une véritable transformation culturelle s’impose. Le système de santé français doit impérativement passer d’une logique de soins à une logique de santé globale, prenant en compte les déterminants sociaux et environnementaux de la santé. Cette approche holistique, centrée sur le patient, permettra d’améliorer la santé de la population dans son ensemble et de réduire les inégalités. Une vision politique transformatrice, qui place le patient au cœur du système et redonne aux médecins leur place de véritables acteurs de santé publique, est nécessaire. L’avenir de la santé en France dépend de notre capacité à repenser en profondeur notre système de santé et à former des médecins prêts à relever les défis de demain.
Face à ce constat alarmant, le colloque « Quels médecins pour demain ? », organisé le jeudi 17 octobre 2024 par l’Académie nationale de médecine et la Conférence des doyens des facultés de médecine, appelle à une transformation radicale du système de santé français. Le constat dressé par les experts est sans appel : le système de santé actuel, axé sur le soin curatif, a atteint ses limites. Rémunéré par l’activité médicale produite, il tourne en rond, pour toujours produire plus de soins. Coûteux, il ne parvient pas à réduire les inégalités d’espérance de vie en bonne santé et relègue la prévention au second plan. Il est donc impératif de le repenser en profondeur en le transformant en un véritable système fabriquant de la santé et non uniquement du soin. Cette métamorphose implique une redéfinition fondamentale du rôle du médecin et une adaptation conséquente de sa formation. Celle-ci, souvent perçue comme obsolète et inadaptée aux réalités du terrain, doit être repensée pour répondre aux défis de demain. Les cours magistraux, piliers de l’enseignement traditionnel, sont aujourd’hui remis en question par les étudiants eux-mêmes. De nouveaux modèles pédagogiques favorisant l’apprentissage en petits groupes, l’interdisciplinarité et l’immersion des étudiants dans les territoires sont devenus incontournables. L’accent doit également être mis sur la formation au numérique en santé, sur la prévention et sur la coopération interprofessionnelle. Le rôle central du médecin en tant que chef d’orchestre d’un réseau de soins coordonné et pluriprofessionnel sera déterminant.
L’universitarisation des territoires, solution prometteuse, permettrait non seulement de former des médecins en plus grand nombre et mieux préparés aux réalités de terrain mais aussi de les inciter à s’installer durablement dans les zones sous-denses. Cette décentralisation de la formation médicale, s’appuyant sur des antennes universitaires territoriales, contribuerait à redynamiser les territoires et à réduire les inégalités d’accès aux soins. Des UFR santé étoffées, s’appuyant sur des unités de recherche performantes, mais aussi rayonnantes, permettront de répondre au défi de l’augmentation du nombre de professionnels à former et à la nécessité de diffusion de l’innovation. L’objectif ne se limite donc pas à former plus de médecins mais à le faire différemment, en adéquation avec les besoins réels de la population. Il est aussi crucial de développer les nouveaux métiers du soin, en intégrant leur formation au sein des UFR santé afin de créer un vivier de professionnels de santé qualifiés et diversifiés.
La mise en place d’une année de service médical à la nation pour les jeunes diplômés, bien que controversée, mérite d’être étudiée avec attention. Cette initiative, si elle est construite avec les représentants des étudiants et conçue dans une logique gagnant-gagnant, pourrait contribuer à sensibiliser les jeunes médecins aux réalités des territoires sous-denses et les inciter à s’y installer. Elle aurait l’immense mérite d’apporter une solution rapide à la nécessité de l’accès aux soins.
Au-delà de la formation, une véritable transformation culturelle s’impose. Le système de santé français doit impérativement passer d’une logique de soins à une logique de santé globale, prenant en compte les déterminants sociaux et environnementaux de la santé. Cette approche holistique, centrée sur le patient, permettra d’améliorer la santé de la population dans son ensemble et de réduire les inégalités. Une vision politique transformatrice, qui place le patient au cœur du système et redonne aux médecins leur place de véritables acteurs de santé publique, est nécessaire. L’avenir de la santé en France dépend de notre capacité à repenser en profondeur notre système de santé et à former des médecins prêts à relever les défis de demain.