Michel, 72 ans, ancien dentiste, consulte pour une kératodermie qui évolue depuis quelques années au niveau de la main gauche.
Cette affection est due à une exposition ancienne (après plusieurs années) et répétée aux rayonnements ionisants. Les lésions s’aggravent avec le temps. Les radiodystrophies associent de façon variable une atrophie cutanée, une dyschromie, des télangiectasies et une xérose cutanée. Parfois, les troubles trophiques sont dominés par une sclérose plus ou moins profonde de la peau et des tissus mous, qui engaine les vaisseaux et favorise l’ischémie et la survenue d’ulcérations nécrotiques. Ces radionécroses tardives sont particulièrement fréquentes en regard de plans osseux ou cartilagineux superficiels (région sacrée, paroi thoracique, cuir chevelu, oreilles). À une phase plus évoluée, une cancérisation peut se produire à partir des zones atteintes (carcinomes baso- ou spinocellulaires). Pendant des années, ce patient a effectué quotidiennement des radiographies dentaires, en manipulant l’appareil avec la main gauche (il est gaucher). La prévention repose sur un respect strict de la dosimétrie. À titre curatif, l’application d’émollients réduit l’hyperkératose. En cas d’ulcérations importantes, une chirurgie avec greffe ou lambeau libre est envisageable.
PouR en savoir plus
– Saurat JH, Lipsker D, Thomas L, Borradori L, Lachapelle JM. Dermatologie et infections sexuellement transmissibles. Paris: Elsevier Masson; 2017.

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