La chirurgie reste le traitement de référence pour les cancers bronchiques localisés (T1 -T2 N0), qui représentent environ 20 % des cas diagnostiqués. Cependant, 30 à 50 % des patients peuvent avoir des contre-indications opératoires. Dans ce contexte, la radiothérapie stéréotaxique (stereotactic body radiation therapy [SBRT]) est devenue une option standard.Cette méthode utilise des microfaisceaux aux points d’entrée multiples pour cibler des tumeurs de moins de 4 cm, augmentant la dose délivrée à la tumeur tout en protégeant les tissus sains environnants. Elle permet également de réduire le nombre de séances.Les méta-analyses montrent un contrôle local comparable entre la SBRT et la chirurgie, bien que la survie globale soit supérieure après intervention chirurgicale. Actuellement, aucune étude randomisée n’a pu conclure sur la supériorité de l’une ou l’autre méthode chez les patients opérables.La SBRT est le traitement de choix pour les patients inopérables porteurs de tumeurs localisées, affichant un taux de contrôle local de 85 à 90 %.D’autres progrès techniques contribuent à l’amélioration des résultats :– la tomographie à émission de positons au fluorodésoxyglucose (TEP-FDG) permet de mieux qualifier la cible à irradier et ainsi de réduire les champs et de diminuer les doses aux organes à risque (oesophage, myocarde…) ;– d’autres isotopes comme des marqueurs de l’hypoxie vont remplacer le FDG ;– la radiothérapie guidée par imagerie par résonance magnétique (IRM), à l’étude, permet l’analyse de contraste des tissus, la mobilité et la déformation tumorale en temps réel.Pour les tumeurs localement avancées non opérables, l’association chimiothérapie, immunothérapie et radiothérapie est proposée, avec un contrôle local acceptable (70 - 80 %) mais un risque accru de toxicité.Les avancées en radiothérapie, associées à des traitements systémiques comme l’immunothérapie, ont considérablement amélioré le contrôle tumoral et la survie des patients atteints de cancers bronchiques localisés non opérables ou localement avancés, tout en maintenant un taux de toxicité gérable.La radiothérapie devient adaptative et individualisée selon le patient (comorbidités…), la tumeur (taille, mobilité, biologie…), la balance bénéfice/risque…Le dépistage et l’utilisation accrue des scanners thoraciques contribuent à diagnostiquer plus de cas à des stades précoces et de patients relevant d’un traitement curatif. Le choix du traitement (chirurgie ou radiothérapie stéréotaxique) doit tenir compte de l’accessibilité aux plateformes de traitement ainsi que des coûts, qui ne doivent pas rendre périlleuse leur pratique pour les établissements.

Éric Félix Lartigau, membre correspondant de l’Académie nationale de médecine, centre Oscar-Lambret, Lille, France Florence Le Tinier, Élisabeth Gaye, Éric Dansin, centre Oscar-Lambret, Lille, France

5 novembre 2024