Sébastien, 57 ans, consulte car depuis quelques jours il a des lésions ulcérées, suintantes et prurigineuses au niveau du gland accompagnées de brûlures (figure). Le patient évoque un épisode similaire survenu l’année précédente. Des relations sexuelles avec différents partenaires lui font craindre une infection sexuellement transmissible.
L’herpès génital est dû au virus Herpès simplex de type 2 (HSV-2) ; il s’agit de la deuxième cause d’ulcération génitale (27 % des cas), après la syphilis (35 % des cas). La séroprévalence de l’HSV-2 avoisine les 15 % en population générale, mais est bien plus élevée chez les personnes ayant des rapports non protégés avec des partenaires multiples.
Sur le plan clinique, des prodromes (prurit, sensation de cuisson) peuvent être observés. Des plaques érythémateuses recouvertes secondairement de vésicules en bouquets évoluent rapidement en ulcérations, parfois suintantes puis croûteuses. Ces manifestations cliniques disparaissent généralement en sept jours.
La prise en charge thérapeutique des récurrences est recommandée en cas de gêne ou de risque de contagion. Elle repose sur la prise de valaciclovir – préféré à l’aciclovir du fait d’une meilleure biodisponibilité – à raison de 500 mg deux fois par jour durant cinq jours. Les antiviraux topiques n’ont pas montré d’efficacité significative. Il est essentiel de rechercher d’autres infections sexuellement transmissibles (syphilis, Chlamydia, gonocoque) chez les patients à risque et de rappeler la nécessité d’avoir des rapports sexuels protégés.
Pour en savoir plus
Dauendorffer JN, Ly S. Dermatologie génitale masculine et féminine. Paris: Elsevier; 2021.
Farhi D, Dupin N. Érosions et ulcérations génitales. Rev Prat Med Gen 2007;21(756):93-98.
Haute Autorité de santé. Conférence de consensus. Prise en charge de l’herpès cutanéo-muqueux chez le sujet immunocompétent. Mis à jour en 2006.

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