Après avoir analysé plus de 100 cas d’effets indésirables, parfois sévères, liés à la consommation de produits contenant de la réglisse, l’Anses alerte sur les complications cardiovasculaires et publie des recommandations pour les consommateurs et les professionnels de santé. Qui sont les patients les plus à risque et quels conseils leur prodiguer ?

La réglisse est une plante dont les extraits sont présents dans de nombreux produits. Elle est utilisée dans la formulation de compléments alimentaires, notamment pour les propriétés digestives attribuées à sa racine. L’un de ses composants, l’acide glycyrrhizique (et son sel d’ammonium) est autorisé au niveau européen comme arôme alimentaire (E958) et est, à ce titre, présent dans des aliments et des boissons.

Quels risques ?

La consommation de réglisse – notamment si elle est élevée et répétée – est liée à des risques d’hypokaliémie et d’hypertension artérielle, augmentant ainsi le risque cardiovasculaire.

Plus de cent cas d’effets indésirables liés à la consommation de produits contenant de la réglisse ont été rapportés dans le cadre de la Nutrivigilance et par les centres antipoison (CAP), et analysés par l’Anses. Le rapport d’expertise qui en a résulté, et qui vient d’être publié, conclut que ces EI étaient majoritairement associés à une consommation élevée et répétée de boissons et de confiseries contenant de la réglisse.

Les personnes particulièrement sensibles à ces effets sont les :

  • femmes enceintes ou allaitantes ;
  • enfants ;
  • personnes souffrant de problèmes cardiovasculaires (notamment d’hypertension), de problèmes rénaux ou hépatiques.

Des risques d’interaction médicamenteuse sont aussi décrits avec plusieurs classes de médicaments, par exemple :

  • diurétiques hypokaliémiants ;
  • laxatifs stimulants ;
  • glucocorticoïdes ;
  • digitaliques (digoxine) ;
  • antihypertenseurs ;
  • médicaments susceptibles d’engendrer des torsades de pointes.

Or, selon l’expertise de l’Anses, en se fondant sur les teneurs maximales autorisées dans les aliments, environ 60 % des adultes et plus de 40 % des enfants consommant des produits qui contiennent de la réglisse dépassent le repère toxicologique qu’elle a établi.

Recommandations de l’Anses

Aujourd’hui, une directive européenne impose que, lorsque la concentration de réglisse dans le produit dépasse un certain seuil, la mention suivante doit figurer sur l’étiquette : « contient de la réglisse / les personnes souffrant d’hypertension doivent éviter toute consommation excessive ».

Cependant, l’Anses recommande de l’indiquer même lorsque la réglisse ou l’acide glycyrrhizique sont présents en faible quantité.

En outre, elle recommande :

  • d’éviter le cumul des sources de réglisse (boissons de type pastis alcoolisées ou non, sirops, confiseries, tisanes ou compléments alimentaires) ;
  • de signaler aux professionnels de santé toute consommation de réglisse en cas de présence d’une pathologie cardiovasculaire, notamment HTA, ou rénale, ou d’une insuffisance hépatique ou une hypokaliémie, de grossesse ou d’allaitement, ainsi qu’en cas de doute relatif à d’éventuelles interactions médicamenteuses.

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