La rhinite et la conjonctivite sont des pathologies fréquemment rencontrées en pratique de ville, quel que soit l’âge du patient. Les causes de ces deux pathologies sont variées, et il est parfois difficile de faire la part entre l’allergie et les autres causes possibles – distinction pourtant nécessaire afin de mettre en œuvre un traitement adapté. 

Diagnostiquer une rhinite et une conjonctivite allergiques en trois étapes

Interroger le patient pour orienter l’enquête étiologique

Antécédents familiaux et personnels

 Âge de début 

Des signes cliniques non spécifiques

 Unité de temps 

Unité de lieu

Test thérapeutique aux antihistaminiques

Examens complémentaires

Phadiatop, un test non exhaustif

Mast CLA pneumallergènes 

Dosage unitaire des IgE spécifiques

Aucun apport de l’imagerie

Diagnostics différentiels de la rhinite allergique 

Chez l’adulte 

Chez l’enfant 

Quel traitement ? 

Éviction nécessaire 

Traitements médicamenteux 

Désensibilisation : en deuxième intention

Encadre

Rhinite et/ou conjonctivite allergique : les principaux allergènes

  • Acariens :Dermatophagoides pteronyssinus et Dermatophagoides farinae (pas de relation avec la farine) sont les acariens présents au domicile. Les signes cliniques de la rhinite et de la conjonctivite allergiques aux acariens sont perannuels, quotidiens, plus présents le matin (le lit est le site de prolifération des acariens). La symptomatologie est majorée dans les maisons inhabitées (plus d’acariens présents dans les lits inoccupés). On ne parle plus d’allergie à la poussière, et les affirmations du patient comme « Je suis gêné par la poussière, quand je fais le ménage » ne sont pas évocatrices d’une allergie aux acariens (ces questions ne doivent plus être posées).
  • Pollens de graminées : dactyle, ivraie, phléole, fétuque, chiendent… Ils apparaissent à la fin du printemps et durant l’été (la saison peut varier d’une région à l’autre).
  • Pollens d’arbres : bétulacées (bouleau, aulne, charme, noisetier), salicacées (peuplier, saule), oléacées (olivier, troène, frêne), cupressacées (cyprès, genévrier, thuya), fagacées (chêne, hêtre, châtaignier). Ces pollens sont présents au début du printemps (parfois à la fin de l’hiver) ; leur présence varie selon les régions (par exemple : bouleau dans le nord de la France, olivier et cyprès dans le sud de la France).
  • Pollens d’herbacées : armoise, ambroisie, pariétaire… La saison pollinique court de juillet à septembre (elle peut varier d’une région à une autre) ; ils ne sont pas tous présents dans toutes les régions (pariétaire dans la région de Lyon, par exemple).
  • Animaux : les principaux sont le chat et le chien,mais tous les autres animaux domestiques à poils sont susceptibles de provoquer des allergies (lapin, hamster, cobaye, gerbille, rat, souris, belette, fouine...). Attention : le serpent se nourrit de souris ; un propriétaire de serpent peut très bien avoir une allergie aux souris données aux serpents.
Encadre

Que dire à vos patients ? 

  • En cas de rhinite et/ou de conjonctivite, lavages oculaire et/ou nasal doivent être réalisés en premier lieu.
  • Dans la mesure du possible, l’éviction de l’allergène identifié est indispensable.
  • Les médicaments prescrits pour soulager les symptômes sont les mêmes, quel que soit l’allergène en cause.
Pour en savoir plus 
Braun JJ, Devillier P, Wallaert B, et al. Recommandation pour le diagnostic et la prise en charge de la rhinite allergique (épidémiologie et pathophysiologie exclues). Rev Fr Allergol 2010;50(1):3-6. 
Carsin A, Benoist G. Immunothérapie allergénique sub­linguale aux pollens et aux acariens dans la rhinite allergique chez l’enfant : conduite pratique. Perfectionnement en pédiatrie 2020;3(3):290-6.
Wise SK, Lin SY, Toskala E, et al. International consensus statement on allergy and rhinology : allergic rhinitis. Int Forum Allergy Rhinol 2018;8(2):108-352. 
Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT) : www.lecrat.fr
essentiel

La rhinite et/ou la conjonctivite ne sont pas toujours allergiques.

Le diagnostic étiologique repose sur l’interrogatoire : antécédents, description clinique, facteurs déclenchants.

L’absence totale d’efficacité des antihistaminiques est un argument très en faveur d’une origine non allergique.

Les examens complémentaires biologiques ne sont pas toujours fiables.

En cas de doute, orienter vers un allergologue pour des tests cutanés.