Si les végétariens mangent plus de fruits et de légumes, dont la consommation est associée à moins de fractures osseuses, leur alimentation pauvre en certains nutriments (oméga 3, vitamine B12, calcium…) pourrait augmenter le risque de fractures. Mais trop peu d’études existent pour conclure.Afin de clarifier le sujet, des chercheurs anglais ont analysé une cohorte prospective de femmes britanniques âgées de 35 à 64 ans lors de leur inclusion, entre 1995 et 1998. Les participantes (26 318 dans l’analyse finale) ont renseigné en détail leur régime alimentaire sur douze mois à l’inclusion, ce qui a permis de les classer en quatre catégories : consommatrices régulières de viande (plus de 5 portions de viande par semaine) ou occasionnelles (moins de 5 portions), pescétariennes et végétariennes (ni viande ni poisson). Les auteurs ont ensuite déterminé l’incidence des fractures de hanche dans les quatre groupes, de l’inclusion jusqu’à l’arrêt de l’étude, en mars 2019.En tout, les chercheurs ont recensé 822 cas de fractures de hanche. En ajustant les analyses statistiques pour éliminer l’effet des variables confondantes (indice de masse corporelle, statut socio-économique, tabagisme, âge à l’inclusion, activité sportive…), les auteurs trouvent un hazard ratio (HR) significativement plus élevé de fracture de hanche dans le groupe des femmes végétariennes que dans celui des consommatrices régulières de viande. En revanche, la différence en matière de risque de fracture entre les femmes pescétariennes ou consommatrices occasionnelles de viande et les femmes consommatrices régulières de viande n’était pas significative.Les auteurs en concluent que les femmes européennes végétariennes ont un risque accru de fracture de hanche en comparaison aux femmes suivant un régime contenant de la viande ou du poisson.

Références
Risque accru de fracture de la hanche pour les femmes végétariennes. BMC Med 2022;20(1):275. Webster J, Greenwood DC, Cade JE. Risk of hip fracture in meat-eaters, pescatarians, and vegetarians: Results from the UK Women’s Cohort Study. PMID : 35948956