Pour le traitement des ronflements primaires – sans syndrome d’apnée obstructive du sommeil associé – quel est le traitement le plus efficace ? Une étude menée sur 42 couples apporte des réponses.

Les ronflements touchent de manière régulière plus de 40 % des adultes de plus de 50 ans. Plusieurs approches non-chirurgicales ont déjà fait l’objet d’études, comme la position de sommeil latérale, des rinçages nasaux, des dilatateurs nasaux ou encore des orthèses d’avancée mandibulaire (OAM). Toutefois, les données sur l’efficacité de ces traitements sont parcellaires, notamment concernant les partenaires qui partagent le lit du patient.

Pour pallier cette absence de données, des médecins de l’Université Washington de Saint-Louis (États-Unis) ont mené une étude pilote randomisée prospective et monocentrique. Pour les 42 couples ayant complété l’essai, un des partenaires ronflait plus de 3 fois par semaine, avec un retentissement négatif sur l’autre personne ; le ronfleur avait reçu un polysomnogramme dans les 5 années précédentes établissant l’absence d’apnée obstructive du sommeil, ou bien une évaluation d’absence d’apnée du sommeil sur la base des antécédents cliniques personnels.

Après randomisation, les couples ont été répartis en deux bras : un groupe traité par OAM avec un avancement maximal de l’orthèse (23 couples) et un groupe contrôle ayant reçu une « thérapie combinée » (19 couples), association un couchage en position latérale (thérapie positionnelle) avec un traitement des voies aériennes supérieures (dilatateur nasal + fermeture au scotch de la bouche + rinçage nasal salin au mométasone). Le critère de jugement principal était la réponse au traitement déterminée par le partenaire du patient, sous la forme d’un score CGI-I (Clinical Global Impressions – Improvement) d’évaluation de l’amélioration du ronflement. Les critères secondaires comportaient la réponse au traitement évaluée par les ronfleurs.

Les résultats sont parus dans le JAMA Otolaryngology – Head & Neck Surgery. Sur les 23 couples du groupe « OAM », 91 % des partenaires et 91 % des ronfleurs ont rapporté une réponse au traitement, contre 58 % des partenaires et 42 % des ronfleurs dans le groupe contrôle de thérapie combinée, soit une différence significative. Si 10 des 22 participants du bras « OAM » ont décrit des douleurs ou un inconfort temporaire à la mâchoire, ces derniers se sont résolus après quelques jours. Deux patients dans chaque groupe ont interrompu le traitement à la suite d’effets secondaires.

Pour les auteurs, ces données plaident pour une meilleure efficacité des OAM par rapport au traitement combiné positionnel et des voies aériennes supérieures dans les ronflements primaires.

Pour en savoir plus
Ioerger P, Afshari A, Hentati F, et al. Mandibular Advancement vs Combined Airway and Positional Therapy for Snoring: A Randomized Clinical Trial.  JAMA Otolaryngol Head Neck Surg 2024;150(7):572-9.

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