Une étude menée par une équipe hongkongaise a étudié l’association entre le fait de sauter le petit déjeuner et les symptômes dépressifs, le contrôle de l’impulsivité et la productivité chez les jeunes.Le fait de sauter le petit déjeuner, bien que commun chez les jeunes, exercerait-il une influence défavorable sur les fonctions cognitives et exécutives ainsi que sur la santé mentale ? Pour répondre à cette question, les informations de 3 154 participants de la base de données Hong Kong Youth Epidemiological Study of Mental Health ont été collectées entre mai 2019 et juin 2022. La population étudiée était âgée de 15 à 25 ans (âge moyen : 19,8 ans ; 58,1 % de femmes).Les habitudes alimentaires et de sommeil des participants ont été collectées ainsi que des données socioéconomiques et psychiatriques. Des outils standard d’autoévaluation ont été utilisés pour mesurer l’impulsivité, les symptômes dépressifs et anxieux ainsi que le fonctionnement général.Un tiers des participants prenaient un petit déjeuner tous les jours et 14,2 % sautaient régulièrement ce repas. Parmi ces derniers, une tendance supérieure à l’impulsivité a été observée, notamment en matière de contrôle attentionnel et de contrôle de soi, ainsi qu’aux symptômes dépressifs. Les résultats étaient identiques après exclusion des participants qui se levaient à midi ou plus tard. Une faible association a également été observée entre jeûne matinal et symptômes anxieux ou capacités de fonctionnement réduites. Ceux qui sautaient le petit déjeuner avaient un jour de productivité diminuée de plus par mois par rapport aux autres et leurs fonctions sociales et professionnelles étaient légèrement plus basses. Cette étude comporte certaines limites. Les associations identifiées étaient toutes faibles et il est possible qu’elles aient été détectées en raison de la taille relativement large de l’échantillon. Par ailleurs, la cohorte étudiée était hétérogène, avec des adolescents encore en cours de croissance et des adultes qui n’avaient pas nécessairement les mêmes besoins nutritionnels.Il serait intéressant de mener une étude comparable sur une autre population. Ces travaux futurs pourraient inspirer des politiques de nutrition et de santé publique adaptées aux jeunes, notamment en ligne avec les recommandations de l’OMS, qui préconisent une consommation régulière du petit déjeuner chez les ados.
Référence
Front Psychiatry 2025;16:1574119. Ming Yin Wong S, Choi O, Nam Suen Y, et al. Breakfast skipping and depressive symptoms in an epidemiological youth sample in Hong Kong: The mediating role of reduced attentional control.PMID: 40485925