La sclérose en plaques (SEP) est une maladie inflammatoire chronique du système nerveux central, auto-immune, dont l’expression clinique est très variable d’un sujet à l’autre. L’épidémiologie et la présentation de la SEP ont connu des modifications remarquables au cours des dernières décennies, notamment dans les pays du Maghreb. Une augmentation de la prévalence et de l’incidence surtout chez la femme a été notée. Une sévérité particulière de la maladie a été décrite chez les patients d’origine maghrébine par rapport aux Caucasiens. Dans des études récentes, la progression du handicap, comparée entre les patients vivant en Afrique du Nord, les immigrants nord-africains et les Caucasiens, était plus sévère chez les patients d’origine nord-africaine. En outre, la sévérité de la maladie chez les Nord-Africains vivant en France, en particulier chez ceux de la deuxième génération, a été démontrée. Au cours des 10 dernières années, les chercheurs ont validé de nombreux facteurs génétiques et environnementaux qui augmentent la susceptibilité à cette maladie. Ainsi, l’allèle HLA-DRB1*15:01 a été associé à un risque plus important de développer la maladie, et des facteurs tels que l’infection par le virus d’Epstein-Barr, le tabagisme, et l’alimentation ont été associés au phénotype de la maladie. L’hétérogénéité clinique pourrait donc résulter d’interactions gène-environnement. Des études supplémentaires sont nécessaires pour évaluer l’effet des facteurs environnementaux et génétiques sur la sclérose en plaques dans les pays du Maghreb, afin de mieux comprendre les mécanismes en cause et de proposer des stratégies préventives sous ces latitudes.
Riadh Gouider, CHU Razi, La Manouba,Tunisie
14 janvier 2020