Pour surveiller la cardiotoxicité des médicaments anticancéreux, les principaux outils sont l’échocardiographie l’imagerie par résonance magnétique, et le dosage de la troponine. Pour l’électrocardiogramme, des algorithmes utilisant l’intelligence artificielle sont en cours de développement. La scintigraphie vient en dernière ligne. La stratification du risque repose sur les facteurs de risque classiques. Les dernières recommandations de la Société européenne de cardiologie proposent des algorithmes de surveillance sur le risque en utilisant le score IC-OS/HFA. À titre d’exemple, un patient à faible risque de cardiotoxicité des anthracyclines ne nécessite qu’une échocardiographie préthérapeutique puis une autre à douze mois du début du traitement, sans recours aux biomarqueurs sériques. En revanche, si le patient est estimé à haut risque ou à très haut risque de cardiotoxicité, une surveillance rapprochée s’avère nécessaire, avec échocardiographie préthérapeutique et après deux cures d’anthracyclines, combinées avec des biomarqueurs sériques. Le niveau de preuve est cependant faible pour recommander fortement ces rythmes de surveillance. Une étude a montré un effet préventif du candésartan sur la fraction d’éjection ventriculaire. L’atorvastatine a aussi été étudiée, avec un effet potentiellement protecteur. L’intérêt prédictif du dosage de la troponine a donné lieu à des résultats contradictoires. La prévention repose donc sur la prise en charge des facteurs de risque habituel, l’optimisation du traitement d’une insuffisance cardiaque préalable, les inhibiteurs du cotransporteur sodium-glucose de type 2 (iSGLT2) chez les diabétiques, les statines en prévention primaire, l’activité physique adaptée ou supervisée.
Mariana Mirabel, cardio-oncologue, institut Montsouris, Paris, France
20 mai 2025