Les professionnels de santé en Guyane exercent au sein d’un système de santé français confronté aux difficultés de l’Amérique du Sud. Cette région cumule de nombreux obstacles à l’accès aux soins. Le développement de plateaux techniques et la fidélisation des professionnels de santé restent des défis.

Le système de santé français est le même sur tout le territoire. Pourtant, certaines régions comme la Guyane se situent en zone tropicale, avec des particularités liées à leur localisation géographique et à la composition de leur population.

Guyane, «  la France en Amérique du Sud  »

Les professionnels de santé en Guyane exercent au sein d’un système de santé français confronté aux difficultés de l’Amérique du Sud. Ils travaillent dans une vaste région couvrant environ 90 000 km2, frontalière du Suriname à l’ouest et du Brésil à l’est et au sud, aboutissant à un littoral donnant sur l’océan Atlantique (figure).1 Elle se situe à plus de 7 000 km de la France hexagonale.2

Après avoir été une colonie pendant plus de trois siècles (les premières occupations françaises remontent au XVIIe siècle), la Guyane est un département français depuis 1946.1,2 Elle a longtemps été associée aux bagnes (Saint-Laurent-du-Maroni, Saint-Jean-du-Maroni, le bagne des Annamites proche de Cayenne, les îles du Salut) et à une insalubrité sanitaire (épidémies de fièvre jaune, paludisme).1 La forêt amazonienne, qui recouvre son territoire à plus de 95  %, présente une très grande biodiversité  : singes-araignées, capucins, saïmiris, tapirs, capybaras, harpies féroces, toucans, colibris, paresseux, insectes, arachnides, serpents, félins, comme le mythique jaguar ou le plus petit jaguarondi...3 

Sa population est multi-ethnique, avec des cultures, des langues et des perceptions du monde différentes. Elle occupe l’habitat plutôt en bassins de population qu’en zones limitées par des frontières. On peut notamment citer les Bushinengues (Ndjuka, Saamaka, Paramacas…)4 également appelés «  Noirs marrons  » en référence au marronnage. En effet, ils sont les descendants des esclaves fugitifs des plantations du Suriname aux XVIIe et XVIIIe siècles  ;4 ils résident majoritairement à l’ouest. Il existe également une communauté saamaka à Kourou. Les 9 000 Amérindiens qui peuplent actuellement la Guyane sont regroupés en plusieurs ethnies. Certaines sont localisées dans l’intérieur de la Guyane (dans la zone du Parc amazonien), d’autres sur le littoral.5 Une partie de cette population se déplace dans la zone. La frontière franco-brésilienne sur le fleuve Oyapock date de 1900.6 Ces deux groupes de population ont une organisation coutumière.7 Les personnes de langue maternelle créole représentent environ 40  % de la population. Les Hmong, d’origine laotienne, anticommunistes arrivés en Guyane en 1977, sont devenus maraîchers et accueillent également des touristes au sein de leurs communautés ;8 la visite du village de Cacao pour le marché du diman­che est ainsi une activité prisée.

Les «  Métros  » (pour «  Métropolitains  »), originaires de la métropole, représentent 12  % de la population.9 Ils peuvent être installés ou présents de façon temporaire  : professions de santé, enseignants, militaires (gendarmes, sapeurs-pompiers de Paris responsables de la sécurité du port spatial de Kourou, soldats), pour une durée programmée ou non.9 En particulier, les militaires de l’opération Harpie mènent une guerre d’escarmouches au sein de la forêt tropicale contre les orpailleurs clandestins.

Il existe également une communauté chinoise, qui tient nombre de commerces. Dans le langage courant en Guyane, «  aller chez le Chinois  » signifie faire des courses. Se sont installés aussi des communautés brésilienne, haïtienne, dominicaine, libanaise ou des migrants plus récents tels que les Syriens. L’histoire et ses soubresauts façonnent cette région depuis des siècles. La population est jeune, avec un niveau scolaire plus bas qu’en métropole.10

Climat tropical

Quelle que soit leur origine, tous les résidents de la Guyane sont soumis à «  la condition tropicale  ».11,12

La Guyane se situe aux basses latitudes, ce qui implique, entre autres, une faible variation de la durée du jour au cours de l’année, ainsi qu’une tombée de la nuit rapide et complète. Sa position proche de l’équateur a justifié l’implantation du port spatial de Kourou. La température annuelle moyenne est d’environ 26 °C, avec une amplitude de 2 °C entre le mois le plus chaud et le mois le plus froid de l’année. Ces amplitudes sont faibles sur les zones côtières et plus marquées dans les terres. On distingue quatre saisons  : la grande saison des pluies (des mois d’avril-mai au mois d’août), la grande saison sèche (de mi-août au mois de novembre), la petite saison des pluies (de novembre-­décembre à janvier-­février) et la petite saison sèche, également appelée «  petit été de mars  » (février-mars). La Guyane est l’une des régions les plus humides au monde.13 Ce taux d’humidité a des impacts  : infections rapides, dégradation du matériel et de l’habitat.

L’agriculture en Guyane fait beaucoup appel aux brûlis, avec des risques de brûlures sévères, en particulier chez les enfants.14

Pour les professionnels de santé en Guyane, il existe bien d’autres obstacles que culturels  :15 la barrière de la langue, la précarité sociale (pauvreté, situation irrégulière, délitement des liens sociaux), les distances et difficultés d’accès (forêt amazonienne, circulations fluviale et routière), les plateaux techniques restreints, l’insécu­rité.15 La population en situation irrégulière n’étant pas officiellement recensée, les moyens sanitaires prévus (par exemple, le nombre de carnets de santé) sont parfois insuffisants. De plus, la population est inégalement répartie  : 95  % réside sur le littoral et elle peut être mobile.

Pathologies cosmopolites et tropicales

Les pathologies retrouvées en Guyane sont à la fois cosmopolites et tropicales, certaines sont parfois un peu plus spécifiques à la Guyane16 d’autant que celle-ci est le théâtre d’une nouvelle ruée vers l’or.3,17

La circulation virale (grippe, Covid-­­­­19) y est différente de celle de la ­métropole  : survenue décalée et durée plus longue des épidémies. La fièvre jaune reste une menace en dépit d’une couverture vaccinale élevée. Des épidémies d’arboviro­ses (dengue, chikungunya…) surviennent régulièrement.16

On observe aussi des envenimations (serpents grages, scorpions, abeilles, fourmis «  balles de fusil  »), ainsi que la transmission de la rage (chauves-souris vampires).18

La psychiatrie recouvre des pathologies parfois liées à la culture  : ­Bakuu,19 tentatives de suicide des adolescents amérindiens.20 Il existe également de multiples addictions  : alcool, cocaïne, cannabis…

La consommation d’argile (pemba) à visée médicinale par les femmes enceintes, en particulier dans l’Ouest guyanais, entraîne de nombreuses anémies.21

Certaines maladies génétiques sont sur-représentées du fait d’un «  effet fondateur  » (exemple de la maladie de Pompe dans les populations Bushinengues).22

L’orpaillage clandestin,17 outre les violences, les trafics humains et les dégradations écologiques qu’il occasionne, est responsable de conséquences sur la santé des populations, comme l’intoxication au mercure, utilisé pour agglomérer l’or.16 Il complique également l’élimination du paludisme dans la région. En effet, les orpailleurs clandestins originaires des régions les plus pauvres du Brésil sont infectés dans la moitié des cas par Plasmodium falciparum avec une parasi­témie élevée liée à l’automédication  ; les populations autochtones sont infectées principalement par P. ­vivax.23

Certains produits interdits en France sont parfois importés illé­galement des pays limitrophes, comme le paraquat (herbicide) ou certains feux d’artifice.

Les «  évasan  » et leurs conséquences, en particulier en pédiatrie

Du fait du manque de structures spécialisées, les professionnels de santé peuvent être amenés à pratiquer des évacuations sanitaires (évasan) vers des régions mieux dotées. Ces évasan mobilisent d’importants moyens (six places d’avion pour un brancard, professionnels de santé formés). Les difficultés liées à la différence culturelle, voire à un défaut de régularisation et/ou à une absence de couverture sociale, se posent fréquemment. De plus, les séjours hospitaliers à la suite de ces évacuations sanitaires peuvent être longs, avec les conséquences de l’hospitalisme, notamment chez des patients jeunes qui ne peuvent pas toujours être accompagnés par leurs parents.14

Établissements et modes d’exercice locaux

Il existe en Guyane trois hôpitaux principaux  : le centre hospitalier de Cayenne Andrée-Rosemon, le centre hospitalier de Kourou et le centre hospitalier de l’Ouest guyanais Franck-Joly à Saint-Laurent-du-Maroni (figure).

Le centre de santé de Saint-Georges est devenu en 2023 un hôpital de proximité avec des lits d’hospitalisation. Il est prévu que les centres de santé de Maripasoula et Grand-Santi le deviennent, avec une possibilité d’hospitali­sation de courte durée et de radiologie et biologie sur place. Pour Papaïchton, Apatou et Camopi, cette évolution est en projet.

Il existe 18 centres délocalisés départementaux de prévention et de santé (CDPS) [figure] coordonnés par le centre hospitalier de Cayenne Andrée-Rosemon, à l’exception de celui de Grand-Santi qui dépend du centre hospitalier de l’Ouest guyanais à Saint-Laurent-du-­Maroni pour une raison de proximité géographique. Environ 800 enfants sont suivis par les CDPS, qui proposent également des consultations spécialisées avancées sur site.

Des réseaux de soins sont organisés pour la périnatalité.

Il existe également un service d’hospitalisation à domicile privée pédiatrique et adulte ainsi qu’un service de soins médicaux de réadaptation pédiatrique (SMR) privé qui propose des soins ambulatoires et a ouvert une hospitalisation complète en 2024. 

Des professionnels de santé libéraux et des structures médico-­sociales sont accessibles.

La Guyane dispose également d’un Institut Pasteur, très impliqué dans la lutte contre le paludisme, les arboviroses, la rage, etc.23

Turn-over important des professionnels de santé

Les professionnels de santé exerçant en Guyane peuvent être originaires de Guyane et du reste de la France, ainsi que de l’étranger. La Guyane souffre malheureusement d’un turn-over important, qui peut déstabiliser les parcours de soins.24

L’article L4131 - 5 du code de la santé publique permet au représentant de l’État en Guyane (le directeur général de l’agence régionale de santé), par arrêté, d’autoriser un médecin étranger «  quel que soit le pays dans lequel (son) diplôme a été obtenu  » à exercer dans la région.25 Quelles que soient leur origine et leur spécialité, les professionnels de santé doivent s’adapter au climat, au multiculturalisme, à l’illettrisme d’une partie de la population et aux difficultés pratiques. Certains y trouvent leur compte  : avantages d’un climat chaud, d’une faune et d’une flore splendides, d’une population jeune et dynamique (beaucoup d’événements culturels). Les praticiens métropolitains ou d’origine étrangère découvrent de nouveaux jours fériés et de nombreuses fêtes (carnaval parmi les plus longs du monde avec des figures telles que les Touloulous ou Tololos, Nouvel An chinois et hmong, etc.) ainsi que de nouvelles activités  : dormir en carbet (abri de bois en extérieur conçu pour y attacher des hamacs), baignades dans les «  criques  » (ou cours d’eau, de l’anglais «  creek  »),3 spectacles du départ des fusées, déplacements en pirogue...

Ces professionnels de santé qui viennent exercer en Guyane sont souvent jeunes et avides de formation et, d’une manière générale, de nouvelles expériences.23

Pratique en HAD-SMR

L’hospitalisation à domicile (HAD) en Guyane est confrontée à des difficultés particulières à ce territoire : « habitat spontané » avec d’éventuels branchements illégaux d’électricité, sources d’accidents, difficultés liées à l’utilisation du matériel, à la localisation du patient et à ses conditions de vie. De plus, le climat tropical, avec 95 % d’humidité, peut endommager le matériel.

Les défis pour l’HAD sont l’étendue du territoire, l’effectif médical et paramédical, le type d’habitat (en cas d’absence d’adresse officielle, des plans sont faits par les infirmières lors de la première visite). Difficulté supplémentaire, la nuit tombe tôt sous les tropiques et de façon rapide.11,12

La logistique comprend le transport du matériel et des médicaments en pirogue pour les communes isolées, avec des risques liés à l’eau. En effet, la navigation sur le fleuve peut être dangereuse du fait de l’existence de « sauts » ou zones de rapides.3

Un service de soins médicaux et de réadaptation (SMR) pédiatrique privé a ouvert à Cayenne en 2017 en hospitalisation de jour (HDJ).

Défis et perspectives

Une mesure phare des dernières Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant26 est de lutter contre les pertes de chance qui touchent les enfants ayant des besoins particuliers (maladies chroniques, précarité, handicap, maltraitance) et les enfants d’Outre-mer. Les ­Assises soulignent l’importance de développer les compétences des professionnels sur place (accès in situ au deuxième cycle des études médicales dans les territoires où cela n’est aujourd’hui pas possible, développement de l’offre de formation des métiers de la petite enfance, du social et du médico-social, des médiateurs en santé), de renforcer l’attractivité pour les professionnels de santé à exercer durablement en Outre-mer.

De même, le Haut Conseil de la santé publique, en 2021, a dressé un état des lieux des inégalités de santé en Guyane et émis des préconisations  :27 renforcer les coopérations avec les pays et États voisins de la Guyane et faire émerger une communauté de santé transfrontalière  ; renforcer les capacités des CDPS à répondre aux besoins en matière de soins et de prévention au sein du territoire  ; améliorer le dispositif de recrutement des praticiens dans les établissements publics afin d’assurer la stabilité du service sur le territoire  ; promouvoir des cursus professionnels de santé et du travail social répondant aux besoins de prévention et de soins du territoire ; réduire les risques épidémiques au sein des populations en situation illégale par un meilleur accès aux soins, à l’eau et à l’assainissement dans les zones d’habitat informel  ; promouvoir des programmes de santé spécifiques à destination des populations présentes illégalement sur le territoire, incluant le diagnostic, les soins, la prévention et l’éducation à la santé. Les populations particulièrement concernées par cette préconisation sont les orpailleurs clandestins et les migrants illégaux dans les zones urbaines.

Multiples difficultés spécifiques de la Guyane pour les professionnels de santé

Si le système de santé en Guyane est celui de la France, les difficultés rencontrées par les professionnels de santé y sont multiples et concernent aussi bien l’urgence, les maladies chroniques que la prévention. Ils sont confrontés non seulement à une démographie croissante mais aussi au vieillis­sement d’une partie de la population. La pandémie de Covid- 19 puis ses contrecoups ont mis à l’épreuve le système de santé en Guyane comme ailleurs en France. Le déve­loppement des plateaux techniques, la fidélisation des professionnels de santé restent des défis à relever.

Références
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6. Collomb G. « Indiens » ou « Brésiliens » ? Mobilités karipuna vers Cayenne (Guyane française). Revue européenne des migrations internationales 2013;29(1):113-31. https://urls.fr/rAlY8R 
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11. Lebigre JM, Pomel S. Halle F. Un monde sans hiver. Les Tropiques, nature et sociétés, 1993. Les Cahiers d’Outre-Mer 1994;47(188):459-60.
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Résumé

Le système de santé français est le même sur tout le territoire. Certaines régions se trouvent en zone tropicale, ce qui n’est pas toujours appréhendé lors des études médicales dont le deuxième cycle a toujours lieu, à l’heure actuelle, sur le territoire métropolitain, y compris pour les étudiants d’Outre-mer. La Guyane est une région de France située en Amérique du Sud  ; son histoire évoque les bagnes, les maladies tropicales et plus récemment les trafics de substances addictives ou l’orpaillage clandestin. Par ailleurs, elle est le théâtre d’un passage rapide de populations autochtones vers une société de consommation. La Guyane cumule toute une série bien réelle d’obstacles aux soins : barrière de la langue, plateaux techniques restreints, sous-effectifs des professionnels, distance géographique et accessibilité compliquée. Ces difficultés entraînent parfois la nécessité d’évacuations sanitaires vers des territoires mieux dotés. Rendre cette région attractive pour les professionnels de santé afin de réduire les inégalités en matière d’accès aux soins est un objectif souligné notamment lors des dernières Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant en 2023 et par le Haut Conseil de la santé publique en 2021.