En France, environ 30 % des enfants de 6 ans (jusqu’à 50 % en zones défavorisées) et 25 % des adultes de 35 - 44 ans ont au moins une carie non soignée. Pour éviter complications et traitements invasifs et coûteux, la HAS recommande le remboursement de quatre soins conservateurs.

Le nombre de personnes ayant au moins une carie non soignée est encore élevé, en particulier chez les enfants et les personnes connaissant des difficultés pour accéder aux soins. Au-delà de la douleur et de l’inconfort, une mauvaise santé buccodentaire peut affecter la santé générale, augmentant le risque de complications, surtout chez les patients atteints de maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, diabète, cancer, etc.). À terme, la perte de dents constitue un handicap à la fois fonctionnel, esthétique et social pouvant entraîner des carences nutritionnelles.

Par ailleurs, certaines personnes sont particulièrement vulnérables et ont des besoins spécifiques, comme les personnes en situation de handicap ou âgées vivant en institution et rencontrant des difficultés à se déplacer, celles ayant la phobie des soins dentaires, les femmes enceintes ou encore les très jeunes enfants.

À chaque stade d’évolution de la carie, un traitement est pourtant possible. Certains actes, dits conservateurs et peu invasifs, permettent de préserver la dent sur le long terme et d’éviter des traitements traumatiques et coûteux (implants, prothèses…).

Saisie par l’Assurance maladie, la HAS s’est prononcée en faveur du remboursement de quatre de ces actes :

  • le traitement restaurateur atraumatique, qui correspond à une élimination de la carie à l’aide uniquement d’instruments manuels (non rotatifs comme la fraise) suivie de l’obturation de la cavité avec un matériau dentaire adhésif ;
  • le scellement thérapeutique, qui est la mise en place d’un matériau fluide de scellement au niveau d’une petite carie débutante afin d’arrêter sa progression, de façon non invasive, sans nécessiter de retrait de la carie ;
  • la pulpotomie thérapeutique sur dent permanente mature, qui peut être assimilée à une dévitalisation partielle (à savoir le retrait d’une partie de la pulpe dentaire) d’une dent atteinte par une carie (ou à la suite d’un traumatisme) avec l’application d’un biomatériau protecteur et régénérant ;
  • la pose d’une coiffe pédodontique préformée sur dent de lait, couronne préfabriquée pouvant être adaptée sur la dent, notamment avec une technique moins invasive, dite « technique de Hall », simple à mettre en œuvre (collage de la coiffe préformée sans anesthésie locale, ni retrait carieux ou préparation de la dent préalable).
 

En parallèle, une actualisation des recommandations de 2010 sur les stratégies de prévention de la carie dentaire est attendue pour 2026.