Afin d’identifier précocement les personnes porteuses d’une tuberculose pulmonaire et de réduire la transmission, la HAS propose deux types de programme selon la population cible.

La tuberculose est définie par l’ensemble des symptômes, signes cliniques ou anomalies paracliniques secondaires à la présence de bacilles tuberculeux dans l’organisme et aux réactions immunitaires à ces bactéries − des mycobactéries du groupe tuberculosis (Mycobacterium tuberculosis, africanum ou bovis). Les trois quarts des tuberculoses sont pulmonaires.

La tuberculose passe d’un stade non-infectieux (tuberculose latente) à infectieux (tuberculose pulmonaire active), avec ou sans symptômes ; l’infection peut s’étendre à d’autres organes. Les signes cliniques varient selon l’âge et la localisation de l’infection. On estime qu’une personne ayant une tuberculose pulmonaire peut contaminer en moyenne 10 à 15 personnes par an.

La France est un pays à faible incidence de tuberculose, avec un taux inférieur à 10 cas pour 100 000 habitants par an. Certains territoires sont toutefois plus touchés : la Guyane (18,9 cas/100 000 habitants), Mayotte (13,2 cas/100 000 habitants) et l’Île-de-France (11,8 cas/100 000 habitants ; 18,5 cas/100 000 habitants en Seine-Saint Denis).

Certaines populations sont exposées à un risque plus élevé de tuberculose du fait de leurs conditions de vie (détenus, migrants, sans domicile fixe, usagers de drogues…). La tuberculose est aussi une maladie fortement liée à des déterminants sociaux. Sont particulièrement à risque les populations précaires vivant dans des lieux de promiscuité (établissement pénitentiaire, foyer collectif, squat), issues d’un pays à forte incidence de tuberculose (migrants) ou ayant des facteurs de risque médicaux à l’origine d’une altération des défenses immunitaires. Ces personnes sont souvent éloignées du système de santé.

Des pratiques de dépistage disparates

Aujourd’hui en France, deux types de dépistage co-existent : un dépistage opportuniste, effectué lors d’une consultation médicale à l’hôpital, en ville, en centre pénitentiaire ou proposé aux demandeurs d’asile par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) ; un dépistage systématique pour deux types de populations (les détenus entrant en maison d’arrêt et les migrants réguliers dans le cadre de la visite médicale de prévention obligatoire de l’OFII) ou lors d’une enquête autour d’un cas.

La HAS constate également une hétérogénéité des pratiques et des moyens selon les départements, les structures et les types de populations cibles.

Deux programmes de dépistage précoce

En vue d’harmoniser les pratiques, la HAS propose deux types de programme de dépistage précoce, dont les cibles sont précisées dans le tableau ci-contre.

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