L’infection chronique par le virus de l’hépatite C (VHC) est associée à des maladies graves du foie évoluant vers une insuffisance hépatique et un carcinome hépatocellulaire. L’introduction récente d’antiviraux extrêmement efficaces, à action directe contre le virus, a révolutionné le traitement de l’hépatite C. Toutefois, ce succès est modulé par la difficulté persistante à éradiquer le virus dans le monde entier en raison du nombre élevé de personnes chroniquement infectés (plus de 70 millions selon l’Organisation mondiale de la santé [OMS]) et du coût élevé des trai­tements. Le dépistage des sujets à traiter reste difficile et l’épidémie progresse dans certaines parties du monde. Si les antiviraux à action directe éliminent efficacement le virus chez les sujets infectés, ils n’empêchent pas leur réinfection lorsque les facteurs de risque persistent. Ils n’éliminent pas non plus complètement le risque de poursuite d’un processus de cirrhose et de développement d’un carcinome hépatocellulaire. Pour toutes ces raisons, le développement d’un vaccin prophylactique contre l’hépatite C reste une nécessité de santé publique ; parmi les stratégies actuellement suivies pour développer un vaccin, un vaccin bivalent contre les hépatite B et C, comprenant un mélange de particules d’enveloppe des différents génotypes du VHC, aurait de multiples avantages : s’intégrer dans le schéma vaccinal déjà établi pour le vaccin anti-VHB, associer leur rôle préventif dans le cancer du foie, renforcer les objectifs de l’OMS visant à lutter contre toutes les formes d’hépatites virales. Le développement d’un tel vaccin, malgré des résultats encourageants des premières phases chez l’animal, reste difficile sur les plans économique et industriel.

Philippe Roingeard, INSERM U1259, Université et CHU de Tours. 

1er décembre 2020

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