La campagne de vaccination contre le chikungunya avec le vaccin Ixchiq a débuté le 7 avril 2025 sur l’île de La Réunion. Quelques semaines plus tard, le 25 avril 2025, en raison de la survenue de 3 effets indésirables graves (dont 1 décès) chez des personnes de 65 ans et plus, le vaccin a été contre-indiqué dans cette tranche d’âge, de façon temporaire, dans l’attente de sa réévaluation européenne.
Le 2 juillet 2025, la publication des premiers résultats de l’enquête de pharmacovigilance réalisée par le centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de l’hôpital européen Georges-Pompidou permet de mieux caractériser les EI du vaccin Ixchiq.
Entre le 7 mars et le 2 juin 2025, 47 cas d’effets indésirables sur l’ensemble du territoire français ont été déclarés et analysés, dont 18 cas graves. Les déclarations concernent majoritairement des patients de La Réunion (77 %).
L’analyse des 18 cas d’EI graves, comprenant 3 décès, montre que les patients touchés ont en moyenne 74 ans. Les principaux effets indésirables graves sont des symptômes similaires à ceux d’une forme grave d’infection par le virus du chikungunya (syndrome « chikungunya-like »). L’évaluation pharmacologique montre qu’il existe un lien entre le vaccin et les EI graves pour 9 de ces patients.
Les 3 cas de décès concernent les personnes de plus de 65 ans ayant des comorbidités. Pour un de ces décès, un lien avec le vaccin Ixchiq est « très vraisemblable », compte tenu de la chronologie, des symptômes et des résultats des examens biologiques.
Les taux de notification des décès sont estimés par le CRPV à 8/100 000 doses globalement, et 18/100 000 chez les plus de 65 ans.
Par ailleurs, l’enquête de pharmacovigilance met en évidence plusieurs signaux potentiels nécessitant des investigations complémentaires.
- risque d’encéphalopathie ou d’encéphalite (3 cas) chez des personnes âgées ayant des comorbidités ;
- risque de chute à distance de la vaccination (7 cas) ;
- risque de microangiopathie thrombotique (1 cas).
L’enquête de pharmacovigilance fait également état d’administration du vaccin à des patients possiblement immunodéprimés, alors qu’Ixchiq est contre-indiqué dans cette population.
La réévaluation de la balance bénéfice/risque de ce vaccin par le comité européen de pharmacovigilance (PRAC) de l’EMA est en cours.