Quelles sont les dernières données scientifiques sur l’efficacité et la sécurité des vaccins contre les HPV permettant d’éclairer les professionnels de santé, les adolescentes et leurs parents ?
L’amélioration de la couverture vaccinale contre les infections à papillomavirus (Human papillomavirus [HPV]), responsables chaque année de plus de 20 000 cas de condylomes (verrues anogénitales) chez les femmes de 15 à 26 ans, 23 000 cas de condylomes chez les hommes de 20 à 30 ans,1 35 000 conisations pour traiter les lésions précancéreuses du col de l’utérus2 et 6 300 cancers atteignant le col de l’utérus, l’anus, l’oropharynx, la vulve, le vagin, le pénis, la cavité orale et le larynx,3 est un enjeu de santé publique.
Or, en 2018, la couverture vaccinale française contre l’infection à papillomavirus n’est que de 29,4 % pour l’injection d’au moins une dose à 15 ans et de 23,7 % pour deux doses à 16 ans. Elle n’a jamais dépassé 30 %, en dépit des preuves de l’efficacité des vaccins contre les HPV en vie réelle et d’une littérature scientifique indépendante démontrant leur sécurité. La situation de la France est atypique par rapport à ce qui est observé dans la majorité des pays européens voisins qui affichent des taux de couverture vaccinale supérieurs à 80 % (Royaume-Uni, Portugal, Suède, Norvège, Islande).
Or, en 2018, la couverture vaccinale française contre l’infection à papillomavirus n’est que de 29,4 % pour l’injection d’au moins une dose à 15 ans et de 23,7 % pour deux doses à 16 ans. Elle n’a jamais dépassé 30 %, en dépit des preuves de l’efficacité des vaccins contre les HPV en vie réelle et d’une littérature scientifique indépendante démontrant leur sécurité. La situation de la France est atypique par rapport à ce qui est observé dans la majorité des pays européens voisins qui affichent des taux de couverture vaccinale supérieurs à 80 % (Royaume-Uni, Portugal, Suède, Norvège, Islande).
Une infection sexuellement transmissible
Près de 200 types différents de papillomavirus humains ont été identifiés, dont certains sont définis comme étant à haut risque ou potentiellement oncogènes (HPV 16 et 18, par exemple) et d’autres à bas risque (HPV 6 et 11, par exemple), responsables des condylomes.
Les infections à HPV font partie des infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes au niveau mondial. La plupart des femmes et des hommes sexuellement actifs seront infectés par ces virus au cours de leur vie.
Près de 90 % des infections détectées sont éliminées naturellement dans les 2 ans. Mais si l’infection persiste, elle peut entraîner, selon le degré de risque oncogène de la souche HPV en cause, le développement de condylomes ou de lésions précancéreuses et cancéreuses atteignant le col de l’utérus mais aussi l’anus, l’oropharynx, la vulve, le vagin, le pénis, la cavité orale et le larynx.
Ces infections peuvent être transmises malgré l’usage de préservatifs via les zones génitales non couvertes par celui-ci. Le sexe oral est aussi un mode de transmission de ces virus.
Les infections à HPV font partie des infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes au niveau mondial. La plupart des femmes et des hommes sexuellement actifs seront infectés par ces virus au cours de leur vie.
Près de 90 % des infections détectées sont éliminées naturellement dans les 2 ans. Mais si l’infection persiste, elle peut entraîner, selon le degré de risque oncogène de la souche HPV en cause, le développement de condylomes ou de lésions précancéreuses et cancéreuses atteignant le col de l’utérus mais aussi l’anus, l’oropharynx, la vulve, le vagin, le pénis, la cavité orale et le larynx.
Ces infections peuvent être transmises malgré l’usage de préservatifs via les zones génitales non couvertes par celui-ci. Le sexe oral est aussi un mode de transmission de ces virus.
Cancers liés aux infections par les HPV
En France, en 2015, on estimait à plus de 6 300 le nombre actuel de cancers potentiellement dus aux papillomavirus, soit près de 2 % des cancers incidents.4 Les cancers du col de l’utérus (44 %), de l’anus (24 %) et de l’oropharynx (22 %) représentent la majorité des cas. Si les femmes sont les plus concernées par les cancers liés aux HPV (avec notamment 2 900 cancers du col de l’utérus et plus de 1 000 cancers de l’anus), près d’un tiers de ces cancers touchent les hommes, avec cinq localisations (1 060 cancers de l’oropharynx, 360 cancers de l’anus et plus de 300 cancers de la cavité orale, du larynx et du pénis).
Les principaux enjeux de santé publique relatifs aux cancers liés aux HPV sont :
– les conséquences des traitements utilisés (conisations) contre les lésions précancéreuses du cancer du col de l’utérus qui exposent au risque d’accouchement prématuré et de décès périnatal. Or au moins 18 000 femmes de moins de 39 ans ont été traitées pour des lésions précancéreuses en 2016. À partir d’une méta-analyse, il a été estimé que la réalisation de 143 conisations à l’anse diathermique entraîne une naissance avant 32 à 34 semaines d’aménorrhée ;5
– l’âge de survenue des cancers du col de l’utérus ; la moitié des cancers sont diagnostiqués avant 51 ans, contre 63 ans pour le cancer du sein et 75 ans pour le cancer colorectal chez la femme ;6
– la part des femmes ayant réalisé un dépistage sur la période 2010-2013 (taux de couverture en participation spontanée) était seulement de 61 % sur 4 ans et variait de 52 % à 72 % selon les départements ;
– l’augmentation de l’incidence annuelle du cancer de l’anus : + 3,3 % chez les hommes et + 5,7 % chez les femmes, entre 2010 et 2018 ;7
– l’augmentation de l’incidence des cancers oropharyngés dans certains pays (États-Unis, Danemark, Suède) ;
– la survie nette à 5 ans des femmes atteintes de cancer du col de l’utérus tend à se dégrader, passant de 68 % pour celles diagnostiquées entre 1989 et 1993 à 63 % pour celles diagnostiquées entre 2005 et 2010.8 L’hypothèse évoquée pour expliquer ce phénomène est qu’avec le développement du dépistage les cancers restants sont de plus mauvais pronostic (cancers non dépistés, cancers de femmes n’effectuant pas de dépistage).
Les principaux enjeux de santé publique relatifs aux cancers liés aux HPV sont :
– les conséquences des traitements utilisés (conisations) contre les lésions précancéreuses du cancer du col de l’utérus qui exposent au risque d’accouchement prématuré et de décès périnatal. Or au moins 18 000 femmes de moins de 39 ans ont été traitées pour des lésions précancéreuses en 2016. À partir d’une méta-analyse, il a été estimé que la réalisation de 143 conisations à l’anse diathermique entraîne une naissance avant 32 à 34 semaines d’aménorrhée ;5
– l’âge de survenue des cancers du col de l’utérus ; la moitié des cancers sont diagnostiqués avant 51 ans, contre 63 ans pour le cancer du sein et 75 ans pour le cancer colorectal chez la femme ;6
– la part des femmes ayant réalisé un dépistage sur la période 2010-2013 (taux de couverture en participation spontanée) était seulement de 61 % sur 4 ans et variait de 52 % à 72 % selon les départements ;
– l’augmentation de l’incidence annuelle du cancer de l’anus : + 3,3 % chez les hommes et + 5,7 % chez les femmes, entre 2010 et 2018 ;7
– l’augmentation de l’incidence des cancers oropharyngés dans certains pays (États-Unis, Danemark, Suède) ;
– la survie nette à 5 ans des femmes atteintes de cancer du col de l’utérus tend à se dégrader, passant de 68 % pour celles diagnostiquées entre 1989 et 1993 à 63 % pour celles diagnostiquées entre 2005 et 2010.8 L’hypothèse évoquée pour expliquer ce phénomène est qu’avec le développement du dépistage les cancers restants sont de plus mauvais pronostic (cancers non dépistés, cancers de femmes n’effectuant pas de dépistage).
Prévention du cancer du col utérin : deux moyens complémentaires
Ces deux méthodes de prévention sont complémentaires pour diminuer l’incidence et la mortalité par cancer du col de l’utérus.
Concernant la vaccination (prévention primaire), la recommandation actuelle du Haut Conseil de la santé publique est de vacciner prioritairement les jeunes filles (deux doses entre 11 et 14 ans, ou trois doses entre 15 et 19 ans) et les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes (trois doses jusqu’à 26 ans), avec Gardasil 9.
Le dépistage du cancer du col de l’utérus (prévention secondaire) est recommandé à toutes les femmes de 25 à 65 ans, ayant ou ayant eu des rapports sexuels. Il doit être poursuivi après la ménopause.
En France, le programme national de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus, déployé à partir de 2018, concerne l’ensemble des femmes de 25 à 65 ans. Son objectif est de réduire l’incidence et le nombre de décès par cancer du col de l’utérus de 30 % à 10 ans, en atteignant 80 % de taux de couverture dans la population cible et en rendant le dépistage plus facilement accessible aux populations vulnérables et/ou les plus éloignées du système de santé. Le programme vise aussi à améliorer la qualité des pratiques de dépistage et de suivi des femmes (action 1.1 du Plan cancer 2014-2019).
Il s’adresse également aux femmes qui sont vaccinées contre les HPV. Le dépistage se pratique tous les 3 ans, après deux premiers frottis réalisés à un an d’intervalle et dont les résultats sont normaux. L’examen cytologique de cellules prélevées au niveau du col de l’utérus, suivi d’une recherche d’HPV en cas de résultat positif permet de dépister les lésions précancéreuses et les cancers à un stade permettant plus facilement leur traitement et leur guérison. À noter que chaque année en France environ 10 % des frottis sont réalisés chez des femmes âgées de moins de 25 ans alors que les recommandations précisent que celui-ci doit être initié à 25 ans.9 Ces actes, pour la plupart non nécessaires, peuvent entraîner des traitements inutiles. Par ailleurs, le nombre de frottis réalisés en 2003-2005 correspondait à un taux de couverture de près de 90 % de la population cible si les femmes ne faisaient qu’un seul frottis tous les 3 ans. Or le taux de couverture 2003-2005 était de 58 % de la population cible, signifiant que certaines femmes se font dépister à un rythme plus fréquent tandis que d’autres se font peu ou pas dépister.10
Des inégalités socio-économiques de recours d’accès à ces deux méthodes de prévention ont été décrites, notamment chez les femmes ne disposant pas de couverture complémentaire privée et vivant dans une famille à faibles revenus.11
Concernant la vaccination (prévention primaire), la recommandation actuelle du Haut Conseil de la santé publique est de vacciner prioritairement les jeunes filles (deux doses entre 11 et 14 ans, ou trois doses entre 15 et 19 ans) et les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes (trois doses jusqu’à 26 ans), avec Gardasil 9.
Le dépistage du cancer du col de l’utérus (prévention secondaire) est recommandé à toutes les femmes de 25 à 65 ans, ayant ou ayant eu des rapports sexuels. Il doit être poursuivi après la ménopause.
En France, le programme national de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus, déployé à partir de 2018, concerne l’ensemble des femmes de 25 à 65 ans. Son objectif est de réduire l’incidence et le nombre de décès par cancer du col de l’utérus de 30 % à 10 ans, en atteignant 80 % de taux de couverture dans la population cible et en rendant le dépistage plus facilement accessible aux populations vulnérables et/ou les plus éloignées du système de santé. Le programme vise aussi à améliorer la qualité des pratiques de dépistage et de suivi des femmes (action 1.1 du Plan cancer 2014-2019).
Il s’adresse également aux femmes qui sont vaccinées contre les HPV. Le dépistage se pratique tous les 3 ans, après deux premiers frottis réalisés à un an d’intervalle et dont les résultats sont normaux. L’examen cytologique de cellules prélevées au niveau du col de l’utérus, suivi d’une recherche d’HPV en cas de résultat positif permet de dépister les lésions précancéreuses et les cancers à un stade permettant plus facilement leur traitement et leur guérison. À noter que chaque année en France environ 10 % des frottis sont réalisés chez des femmes âgées de moins de 25 ans alors que les recommandations précisent que celui-ci doit être initié à 25 ans.9 Ces actes, pour la plupart non nécessaires, peuvent entraîner des traitements inutiles. Par ailleurs, le nombre de frottis réalisés en 2003-2005 correspondait à un taux de couverture de près de 90 % de la population cible si les femmes ne faisaient qu’un seul frottis tous les 3 ans. Or le taux de couverture 2003-2005 était de 58 % de la population cible, signifiant que certaines femmes se font dépister à un rythme plus fréquent tandis que d’autres se font peu ou pas dépister.10
Des inégalités socio-économiques de recours d’accès à ces deux méthodes de prévention ont été décrites, notamment chez les femmes ne disposant pas de couverture complémentaire privée et vivant dans une famille à faibles revenus.11
Données sur l’efficacité et la sécurité de la vaccination contre les HPV
Les premiers vaccins contre les papillomavirus ont été commercialisés en 2007 en France. La mise sur le marché d’un nouveau vaccin soulève naturellement des interrogations relatives à son efficacité et sa sécurité.
Actuellement, trois vaccins ont obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM), en Europe :
– le vaccin bivalent Cervarix qui protège contre les HPV 16, 18 ;
– le vaccin quadrivalent Gardasil qui protège contre les HPV 6, 11, 16, 18 ;
– le vaccin nonavalent Gardasil 9 qui protège contre les HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52, 58.
Ces trois vaccins sont commercialisés en France.
Actuellement, trois vaccins ont obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM), en Europe :
– le vaccin bivalent Cervarix qui protège contre les HPV 16, 18 ;
– le vaccin quadrivalent Gardasil qui protège contre les HPV 6, 11, 16, 18 ;
– le vaccin nonavalent Gardasil 9 qui protège contre les HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52, 58.
Ces trois vaccins sont commercialisés en France.
Efficacité attendue des vaccins
Le Haut Conseil de la santé publique a résumé, à partir des études internationales, l’efficacité attendue des trois vaccins (v . tableau ).
Selon les données de la littérature,12-14 les HPV16 et 18 couverts par les vaccins Gardasil et Cervarix sont à l’origine de 45 à 60 % des lésions précancéreuses (CIN2/3) et 70 % des cancers du col de l’utérus. Commercialisé depuis 2018, le vaccin Gardasil 9 cible un plus grand nombre d’HPV oncogènes : les HPV 16/18/31/33/45/52/58, en cause dans 80 % des lésions CIN2+ et 90 % des cancers du col de l’utérus. Par ailleurs, les HPV 6 et 11 couverts par les vaccins Gardasil et Gardasil 9 sont responsables de 90 % des condylomes. En raison de la meilleure protection offerte par le vaccin Gardasil 9, le calendrier vaccinal recommande que les nouvelles vaccinations soient initiées préférentiellement avec Gardasil 9.
On dispose aujourd’hui de données solides démontrant leur efficacité en vie réelle sur plusieurs indicateurs précoces (réduction de la prévalence des infections à HPV, des condylomes, et de l’incidence des lésions précancéreuses du col de l’utérus chez les femmes vaccinées par rapport aux non vaccinées) et leur impact (diminution des infections à HPV, des condylomes et des lésions précancéreuses) dans la population en comparaison avec la situation prévaccinale. Par exemple, en Australie, le taux de détection des lésions précancéreuses du col de l’utérus parmi les femmes dépistées a fortement diminué entre 2004-2006 et 2016, passant de 13,6 à 3,9 (soit divisé par 3 et demi) pour 1 000 femmes âgées de moins de 20 ans, et de 20,1 à 10,6 (soit divisé par 2) pour 1 000 femmes âgées de 20 à 24 ans.15
Par ailleurs, une revue systématique de 2016, incluant 58 articles mesurant l’efficacité en vie réelle du vaccin quadrivalent, a conclu que les réductions maximales attendues étaient de 90 % pour les infections à HPV de sérotypes 6, 11, 16 et 18, de 90 % pour les condylomes, de 45 % pour les anomalies cervicales de bas grade, et de 85 % pour les anomalies cervicales de haut grade.
Selon les données de la littérature,12-14 les HPV16 et 18 couverts par les vaccins Gardasil et Cervarix sont à l’origine de 45 à 60 % des lésions précancéreuses (CIN2/3) et 70 % des cancers du col de l’utérus. Commercialisé depuis 2018, le vaccin Gardasil 9 cible un plus grand nombre d’HPV oncogènes : les HPV 16/18/31/33/45/52/58, en cause dans 80 % des lésions CIN2+ et 90 % des cancers du col de l’utérus. Par ailleurs, les HPV 6 et 11 couverts par les vaccins Gardasil et Gardasil 9 sont responsables de 90 % des condylomes. En raison de la meilleure protection offerte par le vaccin Gardasil 9, le calendrier vaccinal recommande que les nouvelles vaccinations soient initiées préférentiellement avec Gardasil 9.
On dispose aujourd’hui de données solides démontrant leur efficacité en vie réelle sur plusieurs indicateurs précoces (réduction de la prévalence des infections à HPV, des condylomes, et de l’incidence des lésions précancéreuses du col de l’utérus chez les femmes vaccinées par rapport aux non vaccinées) et leur impact (diminution des infections à HPV, des condylomes et des lésions précancéreuses) dans la population en comparaison avec la situation prévaccinale. Par exemple, en Australie, le taux de détection des lésions précancéreuses du col de l’utérus parmi les femmes dépistées a fortement diminué entre 2004-2006 et 2016, passant de 13,6 à 3,9 (soit divisé par 3 et demi) pour 1 000 femmes âgées de moins de 20 ans, et de 20,1 à 10,6 (soit divisé par 2) pour 1 000 femmes âgées de 20 à 24 ans.15
Par ailleurs, une revue systématique de 2016, incluant 58 articles mesurant l’efficacité en vie réelle du vaccin quadrivalent, a conclu que les réductions maximales attendues étaient de 90 % pour les infections à HPV de sérotypes 6, 11, 16 et 18, de 90 % pour les condylomes, de 45 % pour les anomalies cervicales de bas grade, et de 85 % pour les anomalies cervicales de haut grade.
Sécurité des vaccins contre les HPV et interrogations autour du syndrome de Guillain-Barré
Une revue de la littérature Cochrane,16 publiée en 2018, incluant 26 essais randomisés, n’a pas trouvé une augmentation des effets indésirables graves liés à la vaccination contre les papillomavirus.
Une étude française,17 menée conjointement par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et la Caisse nationale d’assurance maladie, a été réalisée afin de déterminer si le vaccin était à l’origine de maladies auto-immunes. L’étude a analysé une cohorte de 2,2 millions de jeunes filles âgées de 13 à 16 ans, montrant que la vaccination par Gardasil ou Cervarix n’entraînait pas d’augmentation du risque global de survenue de maladies auto-immunes, confirmant ainsi les données déjà publiées. Cette étude a cependant montré qu’une augmentation du risque de syndrome de Guillain- Barré après vaccination contre les HPV apparaissait probable. Ce syndrome était déjà identifié dans l’AMM du produit. De surcroît, les conséquences potentielles de la vaccination sont limitées (1 ou 2 cas pour 100 000 filles vaccinées). Compte tenu de la rareté de la maladie, les deux institutions estiment que les résultats de cette étude ne remettent pas en cause la balance bénéfice-risque des vaccins concernés.
En outre, des études internationales récentes18,19 ne trouvent pas d’association entre le syndrome de Guillain- Barré et la vaccination contre les HPV, dont une étude incluant une population ayant reçu 10,4 millions de doses.
L’analyse de la littérature montre que les effets indésirables graves allégués des vaccins contre les papillomavirus ne sont pas confirmés scientifiquement. Cependant, la médiatisation de controverses non validées scientifiquement a eu un impact négatif sur les couvertures vaccinales dans certains pays (France, Danemark, Japon).
Une étude française,17 menée conjointement par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et la Caisse nationale d’assurance maladie, a été réalisée afin de déterminer si le vaccin était à l’origine de maladies auto-immunes. L’étude a analysé une cohorte de 2,2 millions de jeunes filles âgées de 13 à 16 ans, montrant que la vaccination par Gardasil ou Cervarix n’entraînait pas d’augmentation du risque global de survenue de maladies auto-immunes, confirmant ainsi les données déjà publiées. Cette étude a cependant montré qu’une augmentation du risque de syndrome de Guillain- Barré après vaccination contre les HPV apparaissait probable. Ce syndrome était déjà identifié dans l’AMM du produit. De surcroît, les conséquences potentielles de la vaccination sont limitées (1 ou 2 cas pour 100 000 filles vaccinées). Compte tenu de la rareté de la maladie, les deux institutions estiment que les résultats de cette étude ne remettent pas en cause la balance bénéfice-risque des vaccins concernés.
En outre, des études internationales récentes18,19 ne trouvent pas d’association entre le syndrome de Guillain- Barré et la vaccination contre les HPV, dont une étude incluant une population ayant reçu 10,4 millions de doses.
L’analyse de la littérature montre que les effets indésirables graves allégués des vaccins contre les papillomavirus ne sont pas confirmés scientifiquement. Cependant, la médiatisation de controverses non validées scientifiquement a eu un impact négatif sur les couvertures vaccinales dans certains pays (France, Danemark, Japon).
Acceptabilité de la vaccination contre les HPV
Les analyses du Baromètre santé 2016 montrent, au sein de la population générale, que la vaccination contre les papillomavirus figure parmi celles qui recueillent le plus d’opinions défavorables (6 %), avec celle contre le virus de l’hépatite B (13 %) et celle contre la grippe (15 %).
Par ailleurs, près d’un médecin sur trois ne proposait que rarement ou jamais cette vaccination en 2014.20
Cette situation est problématique dans un contexte de vaccination non organisée, et ce d’autant qu’une étude française a montré que le premier facteur ayant un impact significatif sur la probabilité des filles d’être vaccinées était le fait d’avoir un médecin traitant favorable à la vaccination.21 De plus, selon les analyses du Baromètre santé 2016, la majorité des parents (81 %) déclarent s’informer prioritairement auprès d’un médecin pour obtenir des informations sur les vaccinations.
Par ailleurs, près d’un médecin sur trois ne proposait que rarement ou jamais cette vaccination en 2014.20
Cette situation est problématique dans un contexte de vaccination non organisée, et ce d’autant qu’une étude française a montré que le premier facteur ayant un impact significatif sur la probabilité des filles d’être vaccinées était le fait d’avoir un médecin traitant favorable à la vaccination.21 De plus, selon les analyses du Baromètre santé 2016, la majorité des parents (81 %) déclarent s’informer prioritairement auprès d’un médecin pour obtenir des informations sur les vaccinations.
Une vaccination à revaloriser
À partir de données australiennes modélisées, l’International Papillomavirus Society (IpVS) a déclaré que la combinaison d’un fort taux de couverture vaccinale contre les HPV et d’un fort taux de participation au dépistage du cancer du col de l’utérus, alliée à des traitements appropriés, peut conduire à l’élimination du cancer du col de l’utérus comme problème de santé publique. Si la France ne souhaite pas prendre trop de retard par rapport à cet objectif, il est nécessaire de revaloriser publiquement cette vaccination et d’aider les professionnels prescripteurs. Des outils sont à leur disposition sur les sites internet suivants :
– le site du ministère chargé de la Santé et de Santé publique France :www.vaccination-info-service.fr ;
– le dossier « La vaccination contre les infections liées aux papillomavirus humains (HPV) pour prévenir le cancer du col de l’utérus » et la fiche repère « Papillomavirus et cancer » sur le sitee-cancer.fr .
Par ailleurs, la recommandation de l’extension de la vaccination aux garçons dans un nombre croissant de pays (Australie, Royaume-Uni, Norvège, États-Unis, Canada, etc.) est un autre levier de prévention des cancers liés aux HPV. La Haute Autorité de santé est en cours d’évaluation de l’opportunité de l’extension aux garçons de la vaccination contre les HPV en France. >>>
– le site du ministère chargé de la Santé et de Santé publique France :
– le dossier « La vaccination contre les infections liées aux papillomavirus humains (HPV) pour prévenir le cancer du col de l’utérus » et la fiche repère « Papillomavirus et cancer » sur le site
Par ailleurs, la recommandation de l’extension de la vaccination aux garçons dans un nombre croissant de pays (Australie, Royaume-Uni, Norvège, États-Unis, Canada, etc.) est un autre levier de prévention des cancers liés aux HPV. La Haute Autorité de santé est en cours d’évaluation de l’opportunité de l’extension aux garçons de la vaccination contre les HPV en France. >>>
Encadre
Comment expliquer l’augmentation de l’incidence du cancer du col utérin chez les femmes de moins de 50 ans Dans certains pays ?
Extrait de : Information sur l’efficacité et l’impact des vaccinations contre les infections à HPV à partir des données en vie réelle, Santé publique France et Institut national du cancer
Références
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3. Dillner J, Nygard M, Munk C, Hortlund M, Hansen BT, Lagheden C, et al. Decline of HPV infections in Scandinavian cervical screening populations after introduction of HPV vaccination programs. Vaccine 2018;36:3820-9.
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