Un nouveau rapport d’Épi-phare témoigne d’une hausse encourageante du taux de vaccination anticoquelucheuse chez les femmes enceintes depuis que cette vaccination a été recommandée en 2022, mais alerte sur des disparités sociales et régionales persistantes…

Depuis 2022, la vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche est recommandée en France. Ce vaccin est à administrer lors de chaque grossesse, de préférence entre 20 et 36 SA, pour protéger le nouveau-né grâce au passage transplacentaire des anticorps anticoquelucheux de la mère. Recommandée par l’OMS, cette vaccination est déjà mise en place dans trentaine de pays dans le monde depuis au moins dix ans.

Une résurgence de la coqueluche – ayant lieu habituellement tous les 5 ans environ – a été constatée depuis début 2024, causant plusieurs décès chez des nourrissons de moins de 2 mois. La HAS avait alors renforcé ses recommandations vaccinales en juillet, préconisant un rappel vaccinal pour toute personne n’ayant pas reçu ce vaccin dans les 5 ans précédents et susceptible d’être en contact rapproché avec des nouveau-nés et nourrissons de moins de 6 mois.

Le groupement Épi-phare a mené une étude à partir des données exhaustives du SNDS (Système national des données de santé) pour estimer le taux de vaccination contre cette maladie chez les femmes enceintes en France dans ce contexte épidémique. Il s’agissait aussi d’évaluer les caractéristiques de ces femmes et les facteurs influençant l’adhésion vaccinale.

Deux tiers des femmes enceintes vaccinées

Enquête transversale réalisée à la date du 1er octobre 2024, l’étude porte sur l’ensemble des femmes qui ont déclaré une grossesse dont la date présumée de début se situait entre le 1er août 2023 et le 31 mars 2024 : 386 712 femmes ont ainsi été incluses.

La couverture vaccinale s’élevait à 63,2 % (soit 244 422 femmes). La quasi-totalité (> 90 %) avaient été vaccinées entre la 18e et la 34e SA, avec les vaccins tétravalents Repevax (67 %) et Boostrixtetra (32 %).

Elle était plus élevée (72,4 %) chez les femmes tombées enceintes en 2024, au moment de la recrudescence des cas de coqueluche, contre 63,8 % chez celles dont la grossesse avait débuté entre août et décembre 2023.

Avant la recommandation de 2022, le taux de vaccination était quasi-nul (2 % en 2021), puis il est monté progressivement : 12 % en 2022 et 41 % en 2023, selon les données du registre Épi-Mères construit par Épiphare à partir du SNDS également

Des inégalités sociales et géographiques

Dans le nord et l’ouest de la France, les taux étaient supérieurs à la moyenne nationale, notamment : Pays de la Loire (81 %), Bretagne (80 %), Normandie (80 %), Nouvelle-Aquitaine (75 %), Hauts-de-France (73 %).

Les taux les plus faibles ont été constatés dans les départements d’outre-mer (35 %), en Corse (46 %), en Provence-Alpes-Côte d’Azur (59 %), en Île-de-France, en Occitanie et dans le Grand-Est (environ 60 %).

En outre, les femmes vaccinées étaient plus souvent issues de communes les plus favorisées, offrant une meilleure accessibilité aux médecins généralistes. Les non-vaccinées étaient plus souvent bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire (32 % vs 17 %).

Le rapport conclut ainsi que, si la couverture vaccinale globalement élevée témoigne de l’efficacité des actions de sensibilisation des autorités sanitaires auprès des femmes enceintes dans le contexte épidémique, il est encore nécessaire de mener des actions pour réduire les disparités sociales et régionales.

Pour en savoir plus
Épi-phare. Vaccination contre la coqueluche pour les femmes enceintes. 14 novembre 2024.

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