Les sociétés de pédiatrie* ont rédigé un nouveau consensus sur la supplémentation de vitamine D chez l’enfant et l’ado, afin de simplifier les pratiques et de s’aligner sur les guidelines européennes. Ce qu’il faut retenir.

Quels objectifs en termes de taux de 25(OH)D ?

L’objectif principal de la supplémentation vitaminocalcique (vitD/Ca) est la prévention du rachitisme. Pour cela, il faut atteindre un taux de 25(OH)D > 20 ng/mL (> 50 nmol/L) en population pédiatrique générale ; un taux > 30 ng/mL semble toutefois préférable pour limiter les défauts de minéralisation et la variabilité saisonnière. Il ne faut pas dépasser le seuil de 80 ng/mL pour éviter le risque de toxicité rénale.

Le dosage du taux de 25(OH)D n’étant pas recommandé en routine, les auteurs recommandent – pour maintenir ces taux dans la fourchette cible malgré la diminution durant l’hiver – de supplémenter les enfants en bonne santé âgés de 0 à 18 ans avec un minimum de 400 UI de vitamine D par jour (maximum 800 UI/j). La supplémentation doit être prolongée durant la puberté car le pic de minéralisation est retardé par rapport à celui de croissance. Il faut donc préférer une supplémentation quotidienne, si possible, en évitant les mégadoses (> 100 000 UI par prise).

En pratique

Entre 0 et 2 ans

400 à 800 UI par jour de vitamine D2 ou D3 (cholécalciférol)

Pas d’apport différent selon que l’enfant soit en allaitement maternel ou non.

Entre 2 et 18 ans

– En l’absence de facteur de risque :

Entre 400 et 800 UI par jour de vitamine D2 ou D3 (recommandée +++).

Si observance douteuse, remplacer par une supplémentation par vitamine D3 : 50 000 UI tous les trimestres ou alors 2 doses de 80 000-100 000 UI sur la période automne-hiver.

– En présence de facteurs de risque :

Obésité, peau noire, absence d’exposition solaire, régime végétalien.

Entre 800 et 1 600 UI par jour de vitamine D2 ou D3 (recommandé +++).

Si observance douteuse, remplacer par une supplémentation par vitamine D3 : 50 000 UI toutes les 6 semaines ou 80 000 à 100 000 UI tous les trimestres.

Pour rappel, plusieurs médicaments administrés sous forme de gouttes sont disponibles (tableau ci-dessous). Lescompléments alimentaires à base de vitamine D ne sont pas recommandés, car leur utilisation non supervisée est associée à un risque d’intoxication, avec des conséquences graves notamment chez les nourrissons (cf. alerte de l’ANSM). En effet, ils peuvent contenir des concentrations en vitamine D très élevées (jusqu’à 10 000 UI par goutte) et/ou d’autres vitamines ou du calcium à forte dose.

Et le calcium ?

Chez les enfants de 1 à 18 ans, la consommation d’au moins 3 à 4 portions de produits laitiers par jour permet de couvrir les besoins en calcium. En l’absence de consommation de produits laitiers (régime végétalien), les experts recommandent une supplémentation de 500-1 000 mg/jour.

* Société française de pédiatrie, Sociétés françaises de néonatologie, d’endocrinologie pédiatrique, de rhumatologie pédiatrique, de néphrologie pédiatrique, de gastro-entérologie, d’hépatologie et de nutrition pédiatriques, Association française des pédiatres de premier recours, des représentants des médecins généralistes et un biochimiste.

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