La HAS publie de nouvelles recos pour améliorer le parcours de soins des patients victimes d’AVC, depuis l’identification des symptômes jusqu’à la reprise de la vie quotidienne. À l’appui, des algorithmes et des fiches pour les soignants et un guide pour les patients.

Première cause de décès chez la femme et deuxième chez l’homme en France, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) entraînent plus de 30 000 décès et 120 000 hospitalisations par an. Ils peuvent également provoquer des troubles cognitifs (c’en est la 2e cause après la maladie d’Alzheimer) et un handicap physique. Pour améliorer le parcours de santé et la prise en charge des patients, la HAS vient de publier le 28 octobre 2025 une mise à jour de ses recos sur l’AVC. Le point sur ce que le MG doit retenir pour sa pratique et l’information des patients.

Symptomes évocateurs : informer les patients à risque

Afin de réduire les séquelles potentielles de l’AVC, il faut mettre en place, dès le début des symptômes, la prise en charge et le traitement adaptés : plus rapidement ils sont débutés, plus ils sont efficaces. Le premier objectif est donc d’améliorer l’orientation du patient dès la survenue des symptômes.

Les manifestations possibles de l’AVC sont encore trop méconnues. La HAS insiste sur le fait que les médecins généralistes devraient sensibiliser les populations à risque d’AVC (antécédents vasculaires, HTA, diabète, artériopathie des membres inférieurs, etc.) et leur entourage aux signes évocateurs, ainsi qu’expliquer l’importance d’appeler immédiatement le 15 (114 pour les personnes sourdes, aveugles, malentendantes ou aphasiques et seules au moment de l’événement) devant ces symptômes et noter l’heure de leur survenue.

Pour rappel, l’apparition brutale d’au moins un des cinq symptômes suivants est évocatrice d’un AVC ou d’un AIT :

  • paralysie faciale ;
  • paralysie d’un bras ou d’une jambe ;
  • trouble de la parole ou du langage ;
  • perte de la vue d’un œil, d’un côté du champ visuel ou vision double ;
  • trouble de l’équilibre ou de la marche.

Les patients peuvent s’appuyer aussi sur le mémo FAST :

  • F : face  (visage) : le visage paraît inhabituel ? ⇒ demander à la personne de sourire ;
  • A : arm  (bras) : un des bras reste pendant ? ⇒ demander à la personne de lever les deux bras ;
  • S : speech  (parole) : la personne parle bizarrement ? ⇒ lui demander de répéter une phrase simple ;
  • T : time  (temps) : si un de ces signes apparaît brutalement, il faut appeler le 15 immédiatement.

Chaque minute compte

En cas d’appel direct à son cabinet d’un patient ayant des signes évoquant un AVC, le médecin généraliste doit transférer l'appel au Samu Centre 15 et au mieux rester en ligne pour permettre l’établissement d’une conférence à trois (appelant, médecin traitant, médecin régulateur du Samu Centre 15).

La mobilisation du Samu permet l’entrée du patient dans la filière spécialisée dans les AVC et l’organisation de la prise en charge la plus adaptée et la plus rapide possible. À l’arrivée dans l’établissement de santé, il est indispensable d’obtenir une expertise neurovasculaire (soit par une équipe dédiée, soit par téléconsultation), de confirmer le diagnostic par la réalisation d’une imagerie cérébrale adaptée, si possible dans un délai inférieur à 30 minutes après l’arrivée, et de débuter les traitements nécessaires si possible dans un délai de moins d’une heure après l’arrivée.

Concernant les traitements de la phase aiguë de l’AVC ischémique (soit 80 à 85 % des cas) les recos sont partiellement actualisées par rapport à celles de 2019, en tenant compte notamment des évolutions des autorisations de mise sur le marché de l’altéplase et de la ténectéplase. La mise à jour précise les critères d’éligibilité à la thrombolyse intraveineuse des patients ayant un AVC constaté au réveil ou de début inconnu, ainsi que les indications de la thrombolyse intraveineuse en cas d’AVC mineur et de la thrombectomie mécanique.

Après l’AVC, une rééducation intensive est à initier le plus tôt possible, en coordination avec les professionnels spécialisés (kinésithérapeute, ergothérapeute, psychomotricien…). Un bilan est réalisé afin d’essayer de déterminer les causes de l’AVC et d’en prévenir les récidives.

Le médecin traitant, au cœur de la coordination des soins après le retour à domicile

Une fois le patient rentré à domicile, la coordination des soins et le suivi des démarches sont assurés par le médecin traitant. Le suivi sur le long cours des éventuelles séquelles est primordial, et toutes les déficiences potentielles doivent être systématiquement évaluées. La pratique d’une activité physique régulière après un AVC doit être fortement encouragée, puisqu’elle réduit le handicap et améliore la qualité de vie. Par ailleurs, toutes les personnes qui ont eu un AVC sont à considérer comme des personnes à risque de dépression. Une attention particulière doit aussi être portée aux aidants pour minimiser leurs difficultés.

Un logigramme avec la coordination du suivi du patient retourné à domicile assurée par le médecin traitant est représenté ci-contre.

Optimiser le parcours de soins

Le parcours menant de la survenue des symptômes de l’AVC jusqu’à la réinsertion du patient dans son milieu de vie peut être long, complexe et impliquer de nombreux professionnels de santé et différentes structures de soin. Il est donc important de pouvoir orienter correctement le patient en fonction de son profil et de ses besoins.

La HAS a donc élaboré un guide du parcours de santé à destination des patients, téléchargeable ici.

Une fiche sur les recommandations et conseils sur l’activité physique post-AVC sont téléchargeables ici.

Dans cet article

Ce contenu est exclusivement réservé aux abonnés

Une question, un commentaire ?