Les condylomes anogénitaux sont l’IST la plus fréquente dans le monde. Même si les traitements sont fastidieux et n’empêchent pas toujours la récidive, ces verrues doivent impérativement être soignées et surveillées de façon méticuleuse. Clinique, bilan, traitements actuels, idées reçues… Une fiche pour la pratique.

Les condylomes sont des verrues génitales externes dues à l’infection par des papillomavirus humains, HPV- 6 et HPV- 11 dans plus de 90 % des cas (génotypes à faible risque oncogène) et, plus rarement, HPV- 30, 42, 43…

Un diagnostic clinique

  • les condylomes acuminés (fig. 1, 2 et 3) : exophytiques, plus ou moins kératosiques, blanchâtres, papillomateux, souvent multiples, parfois confluents dits en « crête de coq » ;
  • les condylomes papuleux (fig. 4) : petites papules infracentimétriques, couleur chair ;
  • les condylomes plans : lésions à peine visibles, mais mieux identifiées après application d’acide acétique à 5 %, sous forme de macules blanches.

Quel bilan complémentaire ?

Rechercher d’autres localisations

Dépistage des MST et examen des partenaires

  • partenaire masculin : un examen clinique sous bon éclairage à l’œil nu et à la loupe suffit ;
  • partenaire féminine : examen gynécologique complet (périnée, vulve, vagin, col) et frottis cervico-utérin.

Quels traitements aujourd’hui ?

Traitement immunomodulateur

Traitements chimiques

  • l’acide trichloracétique, plus efficace sur les localisations muqueuses que cutanées, parfois utile sur des lésions méatiques ou urétrales distales ; il est appliqué par le médecin au coton tige 1 à 2 fois par semaine pendant 3 semaines et n’est pas contre-indiqué chez la femme enceinte ;
  • le 5 -fluorouracile, employé de préférence sur les lésions vulvaires, peut aussi être utilisé pour diminuer la surface lésionnelle ou en postopératoire pour diminuer les récidives, ou sur des lésions intra-urétrales, vaginales ou du canal anal ; il peut entraîner un érythème et parfois des nécroses à l’origine d’ulcérations douloureuses.

Traitements physiques et chirurgicaux

Intérêt de la vaccination anti-HPV

Encadre

Démentir les idées reçues sur les condylomes

« Les condylomes sont uniquement contagieux par voie sexuelle »

« Le préservatif est utile pour se protéger des condylomes »

« Les condylomes sont la preuve d’une infidélité sexuelle »

D’après
Bertolotti A, GrIDIST. Item 162 (ancien 158). Infections sexuellement transmissibles (IST).  Rev Prat 2019;69(10);e337-50.
Ly S. Les condylomes : MST à Papilloma-Virus Humain (HPV).  Dermato info 2 décembre 2019.
Joubert H, de Parades V. Condylomes.  Société nationale de française de gastro-entérologie novembre 2018
Bouscarat F, Pelletier F, Fouéré S, et al. Verrues génitales (condylomes) externes. Société française de dermatologie février 2016.
Higuero T. Prise en charge pratique des condylomes. Association française de formation médicale continue en hépato-gastro-entérologie 16 décembre 2022.
SNFCP. Les condylomes de l’anus.
Alam A, Spindler L, de Parades V. Condylomes.  Rev Prat Med Gen 2022;36(1067);253.
Vaccination info service.fr. Infections à Papillomavirus humains (HPV). 25 janvier 2024.

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