En cause : le port universel du masque chirurgical par patients et soignants ! Diverses études montrent en effet que ce double port du masque (soignant-soigné) est associé à une baisse des infections nosocomiales par le SARS-CoV-2, même en période de forte transmission communautaire. Par exemple, une analyse menée dans 12 hôpitaux du Massachusetts, aux États-Unis (sur 75 000 personnes) a montré une décroissance linéaire du taux de positivité des tests pour la Covid-19 sur les 3 semaines ayant suivi l’implémentation d’une politique de port universel du masque (de 14,65 % à 11,46 %).
Alors que d’autres études ont montré que durant les trois premiers mois de la pandémie les professionnels de santé pouvaient avoir un risque 3 fois supérieur que la population générale d’être hospitalisés pour cause de Covid, les observations récentes suggèrent que l’accès adéquat aux équipements de protection, matérialisé en particulier par le port du masque, réduit considérablement ce risque et fait des hôpitaux des lieux sûrs – contrairement à ce qui a pu se passer pendant la première vague, où la pénurie de matériel, à l’hôpital comme d’ailleurs en ville, était monnaie courante.
Une information cruciale, tant pour les professionnels de santé que pour les patients : ceux-ci ne doivent pas être découragés dans la recherche de soins par la peur de contracter la Covid en établissement de santé !
Si l’Organisation mondiale de la santé déclarait récemment que les soignants représentent encore 1 cas sur 7 des infections par le SARS-CoV-2 au niveau mondial, cela s’explique volontiers par des failles résiduelles qui ne font que confirmer l’intérêt du port universel du masque. Ainsi, les rares foyers intra-hospitaliers (en période de port de masque) recensés dans cet article ont justement été liés à des contacts entre professionnels non masqués (par exemple au cours des repas), plus que par des contacts avec des patients, dont l’arrivée à l’hôpital a lieu souvent plusieurs jours après le pic d’infectiosité – même si des foyers ont aussi été liés à des cas de faible observance du port du masque par les patients.
En France, à titre d’exemple, les hôpitaux de l’AP-HP ont aussi constaté une diminution* du nombre de contaminations : 469 cas au 8 novembre, contre 631 durant la semaine du 26 au 31 octobre (alors qu’elles étaient en augmentation les semaines précédentes, avec un pic à 768 cas dans la semaine du 19 au 25 octobre). Des contaminations dont la grande majorité – lorsque l’origine a pu être établie – procède de contacts avec des proches Covid+ ou entre collègues quand les gestes barrières n’ont pu être respectés, selon les enquêtes des équipes opérationnelles d’hygiène.
Encore une preuve – s’il en fallait – de l’efficacité du port universel du masque…
L.M.A., La Revue du Praticien
Pour en savoir plus
Richterman A, Meyerowitz EA, Cevik M. Hospital-Acquired SARS-CoV-2 Infection: Lessons for Public Health. JAMA Nov 2020.
*La surveillance mise en place par Santé publique France afin de recenser les professionnels infectés par le SARS-CoV-2 est toujours en cours et les résultats sont régulièrement actualisés.