Aimé, 36 ans, consulte pour un œdème apparu depuis 4 jours sur le dos des mains, accompagné d’un prurit important, une hyperkératose et des lésions ulcérées des plis du poignet. À l’interrogatoire, nous découvrons qu’il applique du kétoconazole en topique 2 fois par jours depuis 2 mois pour soigner une mycose cutanée.

C’est une réaction d’hypersensibilité retardée résultant de l’exposition à des substances allergènes ou irritantes, notamment des produits chimiques de faible poids moléculaire et liposolubles. Un contact prolongé est nécessaire (au-delà de 15 ou 21 jours). Les cosmétiques et les médicaments topiques sont souvent en cause. Certains excipients sont incriminés : alcools de laine, alcool cétylique ou stéarylique, propylène glycol, nonoxynol (émulsifiant utilisé dans les solutions antiseptiques ou spermicides), des antioxydants (butylhydroxyanisol, butylhydroxytoluène). Le traitement repose dans un premier temps sur l’éviction de l’agent supposé responsable de la sensibilisation. Les dermocorticoïdes, de puissance faible pour le visage ou moyenne pour le reste du corps, permettent d’obtenir une disparition de l’eczéma en environ 15 jours.Chez ce patient, les tests épicutanés ont montré la responsabilité de l’alcool stéarylique (un des excipients du kétoconazole) dans la survenue des lésions.

PouR en savoir plus

– Lachapelle JM. Stratégie diagnostique et thérapeutique devant une suspicion d’eczéma de contact. Rev Prat 2006;56:277-83.

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