« J’ai tout le temps envie d’uriner, docteur »… L’hyperactivité vésicale – besoin urgent et irrépressible d’uriner accompagné parfois d’une incontinence urinaire – peut être un véritable handicap. Après avoir confirmé le diagnostic, elle peut être prise en charge efficacement, associant mesures comportementales, rééducation et solutions thérapeutiques. Tour d’horizon pour le MG.
L’hyperactivité vésicale est un syndrome regroupant plusieurs symptômes urologiques dont l’intensité est variable selon les individus.1L’urgenturie est constante, indispensable au diagnostic : c’est le besoin impérieux et irrépressible d’uriner, difficile à différer. Elle peut être responsable de fuites urinaires, réalisant alors une incontinence urinaire par urgenturie (encadré 1). Autre symptôme, la pollakiurie : il s’agit de l’augmentation de la fréquence des mictions (> 8 mictions en 24 h) ; elle peut être diurne et/ou nocturne. La nycturie (le fait d’être réveillé la nuit par une envie d’uriner) peut compléter le tableau.
Évaluer avec un calendrier mictionnel
Affirmer son caractère « idiopathique »
Prise en charge de 1re ligne
- perte de poids en cas de surpoids ;
- arrêt du tabac ;
- diminution de la consommation de thé, café, sodas, alcool ;
- réduction des apports hydriques à 1-1,5 L/j ;
- prise en charge d’une éventuelle constipation.
- la « reprogrammation » vésicale : dans une vessie hyperactive, les capteurs de sa paroi envoient un signal fort au cerveau déclenchant l’envie d’uriner avant que la vessie ne soit pleine ; les exercices visent à élargir progressivement l’intervalle entre les mictions en évitant les « mictions de précaution » ;
- des auto-exercices centrés sur le plancher pelvien.
Et les médicaments ?
Traitements de 2e et 3e lignes
Encadre
1. Incontinence urinaire : trois formes
Encadre
2. Bilan urodynamique : un intérêt controversé
Encadre
3. Entraînement vésical : reprenez le contrôle de votre vessie !
- ne vous précipitez pas aux toilettes, allez-y d’un pas calme, même si l’envie est pressante ;
- tentez de la laisser passer : détournez votre attention, pensez à autre chose : comptez à l’envers à partir de 100, récitez un poème, occupez-vous (faites vos comptes, regardez la télévision, bricolez, tricotez, jardinez, écrivez une lettre…), asseyez-vous et prenez 5 respirations profondes (concentrez-vous sur votre respiration et non sur votre vessie, avalez plusieurs fois votre salive) ;
- essayez des pensées positives : c’est moi qui commande, pas ma vessie ; je contrôle, je suis plus forte qu’elle…
Encadre
4. Anticholinergiques purs
Pour en savoir plus
Desgrandchamps F. Uriner 10 fois par jour : normal ? Rev Prat (en ligne) 27 décembre 2020.
Neveü P, Ouzaid I, Xylinas E, at al. Hyperactivité vésicale. Rev Prat Me Gen 2021;35(1061);435-9.
Références :
1. Chapple CR, Osman NI, Birder L, et al. Terminology report from the International Continence Society (ICS) Working Group on Underactive Bladder (UAB). Neurourol Urodyn 2018;37(8):2928‑31.
2. Temml C, Heidler S, Ponholzer A, et al. Prevalence of the overactive bladder syndrome by applying the International Continence Society definition. Eur Urol 2005;48(4):622‑7.
3. Le Normand L, Comité d’urologie et de pelvi-périnéologie de la femme de l’AFU. Recommandations pour l’utilisation du calendrier mictionnel et des questionnaires de symptômes ou de qualité de vie dans l’évaluation d’une incontinence urinaire féminine non neurologique. Progr Urol 2007;17(6 Suppl 2):1252‑63.
4. Lucas MG, Bosch RJL, Burkhard FC, et al. European Association of Urology guidelines on assessment and nonsurgical management of urinary incontinence. Actas Urol Esp 2013;37(4):199‑213.
5. Amarenco G. Urologie de la femme. PM Éditions, 2011.
6. Gaziev G, Topazio L, Iacovelli V, et al. Percutaneous Tibial Nerve Stimulation (PTNS) efficacy in the treatment of lower urinary tract dysfunctions: a systematic review. BMC Urol 2013;13:61.
7. Chu FM, Dmochowski R. Pathophysiology of overactive bladder. Am J Med 2006;119(3 Suppl 1):3‑8.
Neveü P, Ouzaid I, Xylinas E, at al. Hyperactivité vésicale. Rev Prat Me Gen 2021;35(1061);435-9.
Références :
1. Chapple CR, Osman NI, Birder L, et al. Terminology report from the International Continence Society (ICS) Working Group on Underactive Bladder (UAB). Neurourol Urodyn 2018;37(8):2928‑31.
2. Temml C, Heidler S, Ponholzer A, et al. Prevalence of the overactive bladder syndrome by applying the International Continence Society definition. Eur Urol 2005;48(4):622‑7.
3. Le Normand L, Comité d’urologie et de pelvi-périnéologie de la femme de l’AFU. Recommandations pour l’utilisation du calendrier mictionnel et des questionnaires de symptômes ou de qualité de vie dans l’évaluation d’une incontinence urinaire féminine non neurologique. Progr Urol 2007;17(6 Suppl 2):1252‑63.
4. Lucas MG, Bosch RJL, Burkhard FC, et al. European Association of Urology guidelines on assessment and nonsurgical management of urinary incontinence. Actas Urol Esp 2013;37(4):199‑213.
5. Amarenco G. Urologie de la femme. PM Éditions, 2011.
6. Gaziev G, Topazio L, Iacovelli V, et al. Percutaneous Tibial Nerve Stimulation (PTNS) efficacy in the treatment of lower urinary tract dysfunctions: a systematic review. BMC Urol 2013;13:61.
7. Chu FM, Dmochowski R. Pathophysiology of overactive bladder. Am J Med 2006;119(3 Suppl 1):3‑8.