Joaquim, 72 ans, consulte pour une lésion apparue depuis quelques semaines au niveau de la conque de l’oreille gauche et augmentant de taille (figure). Une exérèse et une analyse anatomopathologique sont réalisées. 

Le kératoacanthome est considéré par la plupart des spécialistes comme un carcinome épidermoïde à faible potentiel de malignité. Le plus souvent observé chez des patients âgés de plus de 50 ans, il concerne les populations caucasiennes à phototype clair et soumis à une photo-exposition intense. 

Cliniquement, cette formation est observée au niveau des zones photo-exposées (visage, cou et dos des mains) et se développe rapidement.  Trois phases sont classiquement décrites : 

  • phase de croissance (2 à 4 semaines) ; 
  • phase de maturité lors de laquelle la lésion prend l’aspect d’un nodule de couleur chair avec une dépression centrale occupée par un bouchon kératosique – en « tomate farcie » – et dont la taille est comprise entre 0,5 et 2 cm ;
  • phase de résorption, avec disparition du bouchon corné laissant la place à un bourrelet périphérique de couleur chair. 

Sur le plan histologique, la distinction avec un carcinome épidermoïde invasif est parfois difficile à établir.

La partie centrale est composée de kératine ; en périphérie et sur la base, des cellules épithéliales irrégulières envahissent le derme. Des cellules dyskératosiques et des formations kératinisées en globes cornés s’associent à ce tableau anatomopathologique.

Sur le plan thérapeutique, l’exérèse totale est préférable, du fait de la difficulté à différencier un kératoacanthome d’un carcinome épidermoïde invasif. 

Pour en savoir plus
Cribier B. Vous avez dit kératoacanthome ? Dites plutôt « carcinome spinocellulaire à type de kérato­acanthome ». Ann Dermatol Venereol 2008;135(8-9):541-6.

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