Le Pr Xavier Lescure, infectiologue au service de maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Bichat Claude-Bernard AP-HP, a fait le point sur les possibilités thérapeutiques.
Le tecovirimat est le principal antiviral disponible. Il a une AMM européenne, octroyée sous circonstances exceptionnelles dans le traitement de la variole, la variole du singe (MPXV) et la vaccine (virus cowpox). Il n’est pas recommandé chez l’enfant de moins de 13 kg et pendant la grossesse (en l’absence de données disponibles chez la femme enceinte).
Il existe sous forme orale ou injectable.
À ce jour, il n’y a pas de données d’efficacité chez l’homme contre ces virus, en dehors de quelques observations isolées, mais son efficacité est puissante chez l’animal (notamment le macaque) si administré dans les 6 premiers jours. La durée de traitement est de 14 jours.
D’après les études de phases 1 et 2, le profil de tolérance est bon, les principaux effets indésirables étant des céphalées et des troubles digestifs (diarrhée, nausées, vomissements, douleurs abdominales).
Comme pour le Paxlovid, les interactions médicamenteuses sont nombreuses (bupropion, repaglinide, voriconazole, rilpivirine, maraviroc, midazolam, atorvastatine, tacrolimus, méthadone, sildénafil, darunavir, oméprazole, lansoprazole, rabéprazole).
En alternative (en 2e intention donc), on dispose du brincidofovir, prodrogue du cidofovir, qui a été développé initialement par le laboratoire Chimerix dans les infections à CMV. Chez l’animal, il semble efficace mais moins performant que le tecovirimat (mais aucune étude comparative disponible).
Les immunoglobulines anti-vaccine VIG sont envisageables chez les populations particulières pour lesquelles les antiviraux sont contre-indiqués, notamment chez les femmes enceintes et les jeunes enfants avec un poids de moins de 13 kg.
En termes de stratégie thérapeutique, compte tenu de la bénignité de cette infection, le traitement est réservé aux formes graves (lésions cutanées très étendues, encéphalite, pneumonie, etc.) et aussi aux terrains à risque (enfant, femme enceinte, immunodéprimé). Il n’a pas d'indication en prophylaxie post-exposition pour les cas contacts mais un essai clinique est en cours (il est préférable de vacciner les cas contacts).