Les différents traitements impliqués dans le contrôle de fréquence sont les bêtabloquants, les inhibiteurs calciques bradycardisants, la digoxine et l’amiodarone (
tableau 1).
Les bêtabloquants bloquent l’activité sympathique
via leur action sur les récepteurs b1. Ils sont contre-indiqués principalement en cas d’asthme et de bloc atrioventriculaire de haut grade. Ils sont prescrits en première intention.
Les inhibiteurs calciques bradycardisants (diltiazem et vérapamil) sont des antiarythmiques de classe IV de la classification de Vaughan Williams. Ils ralentissent la conduction dans le nœud atrioventriculaire par blocage des canaux calciques des cellules nodales. Ils sont une alternative en cas de contre-indication aux bêtabloquants.
La digoxine diminue la conduction nodale par effet parasympathique. Elle est peu utilisée et nécessite un dosage de la digoxinémie tous les 3 mois.
La cordarone, bien que plutôt utilisée pour maintenir le rythme sinusal, peut également être prescrite pour ralentir la conduction atrioventriculaire et est utile en cas d’insuffisance cardiaque. Les effets indésirables sont fréquents, et un contrôle de la thyréostimuline doit être réalisé tous les 6 mois.
Ces médicaments sont les mêmes qu’ils soient utilisés en phase aiguë ou au long cours. Ils peuvent être prescrits seuls ou en association (bêtabloquants-digoxine, inhibiteurs calciques-digoxine, bêtabloquants-cordarone). Les associations bêtabloquants-inhibiteurs calciques bradycardisants et cordarone-inhibiteurs calciques bradycardisants sont contre-indiquées. En cas d’insuffisance cardiaque aiguë, seules la cordarone et la digoxine sont recommandées. En cas d’altération de la FEVG inférieure à 40 % mais sans signe de décompensation aiguë, seuls la cordarone, la digoxine et certains bêtabloquants (carvédilol, bisoprolol, nébivolol, métoprolol débutés par leur plus petit dosage) peuvent être utilisés.