Icotrokinra, un nouveau peptide oral bloquant spécifiquement l’interaction entre l’IL-23 et son récepteur, a montré des résultats prometteurs par rapport aux biothérapies injectables chez des patients atteints de psoriasis modéré à sévère.

Cette étude nord-américaine a étudié l’efficacité et la tolérance de l’icotrokinra, un peptide oral qui bloque sélectivement l’interaction entre l’interleukine- 23 et son récepteur, pour le traitement du psoriasis en plaque modéré à sévère.

Une étude de phase 3, contrôlée, randomisée en double aveugle, a été menée sur 684 participants (90 % d’adultes et 10 % d’adolescents de ≥ 12 ans) atteints de psoriasis en plaque modéré à sévère, défini selon les critères suivants :

  • surface corporelle atteinte ≥ 10 % ;
  • indice d’étendue et de sévérité (Psoriasis Area and Severity Index [PASI]) ≥ 12 (0 - 72) ;
  • score d’évaluation globale par l’investigateur (Investigator’s Global Assessment score [IGA]) ≥ 3 (de 0 [peau nette/blanchie] à 4 [forme grave]).
 

Les patients (âge moyen : 43 ans ; 35 % de femmes) ont été répartis de manière aléatoire en un groupe test (N = 456) et un groupe placébo (N = 228), puis suivis pendant 24 semaines. Le groupe test a reçu 200 mg/j d’icotrokinra pendant toute la durée du suivi. Le groupe placébo a reçu un placébo pendant les 16 premières semaines avant de recevoir, à son tour, de l’icotrokinra, selon la même posologie que le groupe test, jusqu’à la 24e semaine de l’étude. Les critères d’évaluation principaux étaient un IGA de 0/1 (score de 0 ou 1 avec ≥ 2 points de réduction par rapport au début de l’inclusion) et une réponse PASI 90 (≥ 90 % de réduction) à la 16e semaine.

Les résultats, publiés le 5 novembre 2025 dans le NEJM ,1 ont montré qu’à la 16e semaine, 65 % des patients du groupe test et 8 % du groupe placébo présentaient un IGA de 0/1, tandis que 50 % et 4 %, respectivement, atteignaient une réponse PASI 90 (p < 0,001 pour les deux mesures). Le taux de blanchiment cutané était significativement plus élevé avec l’icotrokinra par rapport au placébo à la 16e semaine : IGA de 0,33 % vs 1 % ; PASI de 100 (100 % de réduction), 27 % vs < 1 % (p < 0,001 pour les deux). Autrement dit, le traitement par icotrokinra a montré une efficacité cutanée significative et persistante supérieure au placébo. Par ailleurs, dans chacun des deux groupes, 49 % des patients ont manifesté au moins un événement indésirable à la 16e semaine (nasopharyngite et infections des voies respiratoires supérieures le plus souvent). Ces résultats indiquent un profil de tolérance de l’icotrokinra comparable à celui du placébo.

Les conclusions de cette étude, financée par Johnson & Johnson, corroborent celles d’un autre essai paru quelques mois plus tôt dans le Lancet.2 Des études cliniques complémentaires à plus long terme seront nécessaires pour mieux évaluer le rapport bénéfice-risque du traitement par icotrokinra. Par ailleurs, ce traitement ouvre la voie à une nouvelle génération de traitements oraux en dermatologie inflammatoire.

Références
1. Bissonnette R, Soung J, Hebert AA, et al. Oral Icotrokinra for Plaque Psoriasis in Adults and Adolescents.  N Engl J Med 2025;393(18):1784-95.
2. Stein Gold L, Armstrong AW, Bissonnette R, et al. Once-daily oral icotrokinra versus placebo and once-daily oral deucravacitinib in participants with moderate-to-severe plaque psoriasis (ICONIC-ADVANCE 1 & 2): two phase 3, randomised, placebo-controlled and active-comparator-controlled trials.  Lancet 2025;406(10510):1363-74.
Pour en savoir plus :
Chastagner M, Villani A, Jullien D. Psoriasis. Maladie chronique invalidante, mais non sans solutions.  Rev Prat Med Gen 2022;36(1072):507-11.
Grodner C, Mahé E. Psoriasis. Les biothérapies ont révolutionné le traitement des formes graves.  Rev Prat Med Gen 2019;33(1025):541-7.
Collège des enseignants en dermatologie de France (CEDEF). Item 117 – Psoriasis. Ann Dermatol Venereol 2023;3(7):521-33.
Maresca H, Valois A, dos Reis D, et al. Psoriasis en gouttes.  Rev Prat Med Gen 2025;39(1100):437.

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