La HAS souligne que malgré les évolutions thérapeutiques de ces dernières années, l’épidémie est toujours active en France et les complications chez les personnes infectées sont toujours d’actualité. Près d’un quart des infections sont encore découvertes à un stade avancé, d’où l’importance d’améliorer le dépistage mais aussi la prévention.
Ses recommandations concernent aussi bien la prophylaxie pré- et post-exposition et le traitement antirétroviral (initiation, adaptation…) que la surveillance de situations particulières (grossesse, enfants, complications infectieuses, patients ayant un cancer…).
Quelles nouveautés dans la PrEP ?
Parmi toutes ces recommandations, les médecins généralistes sont le plus concernés par les nouveautés dans la prophylaxie pré-exposition (PrEP), qui peut être prescrite par tout médecin en ville depuis 2021.
Une nouvelle molécule, le cabotégravir injectable à action prolongée, a été approuvée par la HAS et introduite dans la stratégie thérapeutique en août 2024.
Elle est indiquéeen 2e intention, en raison du risque de sélection de virus résistants aux inhibiteurs de l’intégrase, des difficultés du diagnostic en cas d’infection incidente et de la différence de coût. Elle est ainsi une alternative au ténofovir disoproxil fumarate-emtricitabine (voie orale, schéma de prise plus compliqués) en cas d’insuffisance rénale notamment, ou quand la PrEP orale ne peut être utilisée dans de bonnes conditions.
Pour en savoir plus sur les patients éligibles, les contre-indications et modalités de prescription, de suivi et d’arrêt, lire notre article : « Une PrEP injectable approuvée par la HAS »
La HAS a souligné la nécessité d’étendre la PrEP au-delà des HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes) multipartenaires,qui représentent actuellement la quasi-totalité des prescriptions, à toutes les situations estimées comme à risque d’exposition au VIH, quels que soient le genre et l’orientation sexuelle des personnes.
Traitement post-exposition et antirétroviral
Si ces deux aspects ne sont pas du ressort direct du médecin généraliste, celui-ci peut orienter les patients dans l’une ou l’autre de ces situations (personnes susceptibles d’avoir été infectés après une exposition sexuelle ou sanguine à risque, ou personnes dont l’infection par le VIH est confirmée) :
- Traitement préventif post-exposition (TPE) au VIH
- Initiation d’un premier traitement antirétroviral chez l’adulte vivant avec le VIH
- Adaptation du traitement antirétroviral en situation de succès virologique chez l’adulte vivant avec le VIH
- Adaptation du traitement antirétroviral en situation d’échec virologique chez l’adulte vivant avec le VIH
Prise en charge des comorbidités, des complications infectieuses et des situations particulières
- Grossesse et VIH : désir d’enfant, soins de la femme enceinte et prévention de la transmission mère-enfant
- Prise en charge de l’enfant et de l’adolescent vivant avec le VIH (et sa fiche synthétique)
- Prise en charge des complications infectieuses associées à l’infection par le VIH
- Dépistage et de prise en charge des cancers chez les personnes vivant avec le VIH (fiche de l’ANRS-MIE et du CNS)
- Diagnostic, suivi virologique de l’infection VIH et analyse de la résistance aux antirétroviraux VIH (fiche de l’ANRS-MIE et du CNS)
- Dépistage et prise en charge des comorbidités chez l’adulte vivant avec le VIH
Fiches d’information pour les patients
- Grossesse et VIH : réponses simples à 21 questions fréquemment posées par les femmes vivant avec le VIH et/ou leurs proches.
- Fiche d’informationspour les adolescents vivant avec le VIH et pour leur familles et entourage.
ANRS-MIE. VIH : nouvelles recommandations de bonne pratique. 20 novembre 2024.