Après plus de 8 ans, la HAS vient de mettre à jour ses lignes directrices concernant le repérage et la prise en charge du burn out . « Afin de prendre en compte l’évolution réglementaire du Code du Travail relative à la visite de préreprise, le chapitre concernant l’accompagnement pour un retour au travail de ce document a été actualisé en octobre 2025 », précise l’institution.
En clair, les changements concernent les modifications apportées en 2022 aux articles R. 4624 - 29 et R. 4624 - 30 du Code du travail. Ces modifications ont notamment fixé le délai d’arrêt de travail (« plus de 30 jours ») à partir duquel il est recommandé d’organiser une visite de préreprise avec le médecin du travail. Auparavant, cette visite était obligatoire à partir de plus de 3 mois d’arrêt et aucune visite de préreprise n’était prévue dans la loi pour les arrêts de durée inférieure. Si cette visite est toujours considérée comme « essentielle pour l’accompagnement de la réinsertion professionnelle », elle n’est plus obligatoire.
La 2e petite précision concerne le rajout dans les recos du rapport de la HAS d’une disposition de l’article R. 4624 - 30 qui existait déjà en 2017. Il s’agit du fait qu’à l’issue de la visite de préreprise, le médecin du travail, qui peut avoir recommandé durant cette dernière des aménagements ou adaptations du poste de travail, « informe, sauf si le travailleur s’y oppose, l’employeur et le médecin-conseil de ces recommandations afin que toutes les mesures soient mises en œuvre en vue de favoriser le maintien dans l’emploi du salarié ».
Pour récapituler ces changements, la fiche mémo de la HAS contient désormais une nouvelle section, intitulée « Accompagnement du retour au travail », reproduite ci-contre en encadré.
Nouvelle section « Accompagnement du retour au travail » de la fiche mémo de la HAS sur le repérage et la prise en charge du burn out
Le retour au travail doit être préparé. À cet effet, il est recommandé d’organiser une visite de préreprise avec le médecin du travail, à l’initiative du patient, du médecin traitant ou du médecin-conseil des organismes de sécurité sociale, pendant l’arrêt dès que celui-ci atteint une durée de plus de 30 jours. Celle-ci peut être répétée. Elle est essentielle pour l’accompagnement de la réinsertion socioprofessionnelle, mais n’est pas obligatoire.
À l’issue de la visite de préreprise, le médecin du travail peut recommander des aménagements ou adaptations du poste de travail, des pistes de reclassement ou des formations professionnelles qui pourraient être envisagées pour faciliter le reclassement du salarié ou sa réorientation professionnelle. Il informe, sauf si le salarié s’y oppose, l’employeur et le médecin-conseil de ces recommandations afin que toutes les mesures soient mises en œuvre en vue de favoriser le maintien dans l’emploi du salarié.
Lors de cet accompagnement, le médecin du travail et l’équipe pluridisciplinaire, par leur connaissance du milieu et des conditions de travail, ont un rôle clé : ils ont un rôle de préparation et d’accompagnement lors de la reprise de l’emploi (suivi régulier indispensable) et participent au maintien dans l’emploi du patient suite au burn out, en lien avec les professionnels et médecins spécialistes qui le suivent.
HAS. Repérage et prise en charge cliniques du syndrome d’épuisement professionnel ou burnout. Fiche mémo. 1er décembre 2025.
HAS. Repérage et prise en charge cliniques du syndrome d’épuisement professionnel ou burnout. Rapport d’élaboration. 1er décembre 2025.
Pour en savoir plus :
Dossier élaboré selon les conseils scientifiques de Mme Marie Pezé. Burn out. Rev Prat 2018;68(8):891-913.
Martin Agudelo L. Burn out des MG : quels sont les facteurs de risque et les facteurs protecteurs ? Rev Prat (en ligne) 31 mai 2024.
Martin Agudelo L. Arrêts de travail pour « burn out » : plus de souplesse pour les médecins ? Rev Prat (en ligne) 12 septembre 2024.
Thiery C. Qu’est-ce que le burn out ? Rev Prat 2018;68(8):892-6.
Pezé M. Signe d’alerte de burn out et diagnostic précoce. Rev Prat 2018;68(8):896-904.