Un homme de 53 ans consulte pour une otalgie gauche associée à un décollement du pavillon de l’oreille depuis quarante-huit heures (fig. 1 et 2).
À l’examen, on note une tuméfaction rouge, chaude et très douloureuse du pavillon, épargnant le lobe non cartilagineux de l’oreille.
Le patient est apyrétique, et l’examen cardiopulmonaire est sans particularités. Le conduit auditif externe ainsi que le tympan sont normaux, sans baisse d’acuité auditive. 
L’examen ophtalmologique est normal (vitré clair, pas d’hypertension intraoculaire, pôles antérieur et postérieur sans particularités), hormis une épisclérite associée à un chémosis inflammatoire en inférieur (fig. 3).
L’anamnèse ne révèle aucun antécédent médical ou chirurgical ni aucun traitement, voyage récent ou traumatisme du conduit. 
Le bilan biologique est sans anomalie (glycémie normale et absence de déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase [G6PD]).
La nature des lésions fait évoquer une chondrite auriculaire associée à une épisclérite. L’association de la symptomatologie auriculaire et ophtalmologique permet de retenir un diagnostic de polychrondrite atrophiante.
Le patient a d’abord été traité par corticothérapie, mais devant l’apparition de nouvelles poussées sous 30 mg de solupred par jour, un traitement par dapsone est instauré. Après deux ans, le patient n’a pas eu de nouvelle poussée inflammatoire.
La surveillance de la bonne tolérance du traitement comporte un dosage de la méthémoglobinémie (hebdomadaire pendant le premier mois), des bilans hépatique et rénal ainsi qu’un examen clinique, en particulier neurologique et cutané (à 1 mois, puis tous les 3 mois).
La surveilla

  • le traitement des poussées, variable selon le type d’atteinte et le pronostic. Il peut être purement symptomatique (anti-­inflammatoires non stéroïdiens et antalgiques) ou faire appel à une corticothérapie éventuellement associée aux immunosuppresseurs (méthotrexate [en prise hebdomadaire], azathioprine, mycophénolate mofétil [ou acide myco­phénolique], cyclophosphamide intraveineux, léflunomide, plus rarement ciclosporine) ;4
    un traitement de fond pour certains patients afin de réduire la fréquence et la sévérité des poussées, prévenir les séquelles et/ou réduire le besoin en corticoïdes. Il se discute au cas par cas en fonction des symptômes, de l’évolution, des comorbidités, des séquelles et du pronostic de la maladie. La dapsone (contre-indiquée en cas de déficit en G6PD, qu’il convient de rechercher avant de débuter le traitement),4 dispose d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) comme traitement de fond, mais son introduction n’est pas recommandée par les auteurs du Protocole national de diag­nostic et de soins de 2021.4
  • le traitement des poussées, variable selon le type d’atteinte et le pronostic. Il peut être purement symptomatique (anti-­inflammatoires non stéroïdiens et antalgiques) ou faire appel à une corticothérapie éventuellement associée aux immunosuppresseurs (méthotrexate [en prise hebdomadaire], azathioprine, mycophénolate mofétil [ou acide myco­phénolique], cyclophosphamide intraveineux, léflunomide, plus rarement ciclosporine) ;4
  • un traitement de fond pour certains patients afin de réduire la fréquence et la sévérité des poussées, prévenir les séquelles et/ou réduire le besoin en corticoïdes. Il se discute au cas par cas en fonction des symptômes, de l’évolution, des comorbidités, des séquelles et du pronostic de la maladie. La dapsone (contre-indiquée en cas de déficit en G6PD, qu’il convient de rechercher avant de débuter le traitement),4 dispose d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) comme traitement de fond, mais son introduction n’est pas recommandée par les auteurs du Protocole national de diag­nostic et de soins de 2021.4
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