Une patiente de 84 ans consulte pour des lésions érythémato-squameuses bulleuses apparues sur les plantes des pieds. L’examen montre également un érythème des mains. En raison d’une néoplasie colique découverte il y a 3 mois, elle est sous capécitabine (7 cp par jour à J1, J14, J21 pour 8 cycles de chimiothérapie). Le jour de la consultation, elle débute le 3e cycle.
Appelé aussi syndrome main-pied, cette dermatose est associée à certaines chimiothérapies.
La capécitabine (prodrogue orale du 5-FU) induit un érythème acral dans 28 à 74 % des cas, au décours de sa prise (entre 24 heures et 10 mois) ; ce dernier serait dû à son accumulation dans les glandes sudoripares, retrouvées en quantité importante au niveau des paumes des mains et des plantes des pieds. De plus, la vascularisation et les variations thermiques dans ces régions seraient favorisantes.
Après des paresthésies et des sensations de brûlure, un érythème de couleur rouge vif se forme surtout au niveau palmaire, associé parfois à un œdème pouvant toucher les articulations. Si, malgré ces effets secondaires, le traitement est poursuivi, les téguments peuvent devenir violacés. Bains de pieds et de mains à l’eau fraîche, port de semelles spéciales réfrigérées, application d’une crème hydratante peuvent soulager.
Ces manifestations disparaissent progressivement dans les 15 jours qui suivent l’arrêt du traitement, ou lors de la réduction posologique. Séquelles possibles : paresthésies au niveau des extrémités, kératodermie palmo-plantaire.
PouR en savoir plus
– Milano G, Etienne-Grimaldi MC, Mari M, et al. Candidate mechanisms for capecitabine- related hand-foot syndrome. Br J Clin Pharmacol 2008;66:88-95.

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