Une patiente de 78 ans consulte pour un érythème (photo) apparu depuis 48 heures et localisé au niveau para-axillaire gauche. La lésion est légèrement douloureuse, sans prurit ni fièvre, et sans adénopathie périphérique. Dans ses antécédents, on note un diabète non insulinodépendant, une hypertension artérielle et une hyperuricémie. Il n’y a aucune allergie connue. Il n’y a pas de notion de piqûre d’insecte ni de sortie récente du domicile.
Depuis une semaine, le médecin habituel de la patiente a substitué la metformine par un sulfamide hypoglycémiant, en raison d’une intolérance digestive.

L’érythème pigmenté fixe est une toxidermie d’origine presque toujours médicamenteuse. Les médicaments les plus fréquemment en cause sont le paracétamol, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, certains antibiotiques et certains antiépileptiques.
Il se caractérise par l’apparition brutale d’une plaque ovalaire rouge sur la peau et/ou les muqueuses. Douloureuse, elle peut parfois être recouverte de vésicules ou de bulles.
Le délai entre la prise médicamenteuse et l’apparition des lésions est de quelques jours à deux semaines.
Le diagnostic peut être affirmé si la lésion réapparaît précocement (quelques heures) et à la même localisation lors de la réintroduction du médicament suspecté.1,2
L’histologie, si elle est réalisée, note une dermite d’interface.
Les principaux diagnostics différentiels à écarter sont l’érythème polymorphe, le syndrome de Lyell et le syndrome de Stevens-Johnson.
Le traitement est l’éviction définitive du médicament identifié comme responsable.

Pour en savoir plus

1. Brahimi N, Routier E, Raison-Peyron N, et al. A three-year-analysis of fixed drug eruptions in hospital settings in France. Eur J Dermatol 2010;20:461-4.
2. Shiohara T. Fixed drug eruption: pathogenesis and diagnostic tests. Curr Opin Allergy Clin Immunol 2009; 9:316-21.

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